COP24 : faire face à l’urgence climatique !

Publié le 04/12/2018

4 min

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La 24e édition de la conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a ouvert ses portes hier, à Katowice, dans le sud de la Pologne. Une COP24 qui concentre deux objectifs majeurs : rendre concrètes les négociations sur les règles d’application de l’accord de Paris et avancer sur le dialogue de Talanoa pour élever l’ambition climatique d’ici 2020. 

Par Laura Icart

La COP24 a essentiellement deux objectifs, et pas des moindres : faire aboutir les négociations sur les règles d’application de l’accord de Paris et faire avancer le « dialogue de facilitation » dit dialogue de Talanoa , destiné à soutenir la mise en œuvre des engagements nationaux pour élever l’ambition climatique d’ici 2020. L’une des tâches les plus importantes de cette 24e session de la conférence consistera à élaborer et adopter un ensemble de décisions garantissant la pleine application de l’accord de Paris, conformément aux décisions adoptées à Paris (COP21) , à Marrakech (COP22) et à Bonn (COP23).

« Nous avons besoin d’une transformation complète de l’économie mondiale de l’énergie ainsi que de la façon dont nous gérons les terres et les ressources forestières. Nous devons adopter un développement durable à faible émission de carbone résilient au climat » a déclaré le secrétaire général de l’ONU António Guterres lors de son discours inaugural, le 3 décembre. L’ONU s’était d’ailleurs montrée très inquiète dans son dernier rapport « Emissions Gap Report », sur la capacité des États à tenir leurs engagements climatiques. Les pays du G20 sont particulièrement concernés. 

Pourtant tous  les membres du G20, à l’exception des États-Unis, ont réaffirmé leur détermination à mettre en œuvre l’accord de Paris de 2015, qui établissait un plan d’action mondial pour éviter un changement climatique en limitant le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 ° C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant les efforts visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 ° C.  En 2018, 195 pays de la CCNUCC avaient signé l’accord et 184 l’avaient ratifié.

Le dialogue de Talanoa

Décidé en novembre 2017, le dialogue Talanoa – un mot traditionnel fidjien pour désigner une méthode d’échange participatif – a pour objectif de définir des actions complémentaires en faveur du climat. Initiée lors de la COP23 sous la présidence des îles Fidji, cette concertation entend répondre à trois questions structurantes : « où en sommes-nous ? où voulons-nous aller ? comment y aller ? » Des questions qui ont mis en exergue la faiblesse des contributions nationales des 195 États qui ne seront pas suffisantes pour maintenir les températures en dessous de 2 °C. Ce nouveau dialogue de facilitation, commencé en janvier 2018 afin de préparer l’ouverture de la COP24 à Katowice, devrait s’achever le 11 décembre, avec les premières réponses des États signataires.

Tenir les engagements financiers

C’est bien cela le nœud du problème ! Et c’est pourtant cet engagement pris par les pays développés d’apporter un soutien financier aux pays en développement et qui avait abouti à l’accord de Paris, le 15 décembre 2015, qui est aujourd’hui pointé du doigt. Trois ans après, de nombreux aspects du cadre de transparence de l’aide financière restent opaque, voire inexistants dans certains cas. Cette question, point de tension entre les pays développés et les pays en développement, sera centrale tout au long des négociations des dix prochains jours en Pologne. Alors que l’ONU ne compte actuellement qu’environ 56 des 100 milliards de dollars prévus chaque année, à partir de 2020, et versés par les pays riches pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique, ces mêmes pays souhaitent déjà que de nouveaux objectifs financiers soient décidés pour l’après-2025. 

Première annonce : la Banque mondiale double son aide

Pour lutter contre le changement climatique, la Banque mondiale avait appelé, en septembre dernier, à une tarification des gaz à effet de serre émis, et donc du carbone. L’institution a annoncé hier la mobilisation d’environ 200 milliards de dollars de financements, de 2021 à 2025, pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique.