La demande gazière à l’horizon 2030

Publié le 28/06/2018

6 min

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Le gaz est un atout pour la transition énergétique. C’est porté par cette conviction que l’Association française du gaz a conçu, pour la deuxième année consécutive, son scénario de demande gazière à l’horizon 2030. À quelques jours de la fin du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le scénario de l’AFG souhaite mettre en exergue tout le potentiel de l’industrie gazière française. Décryptage. Par la rédaction de Gaz d'Aujourd'hui  Dans la seconde prospective qu’elle consacre à la demande gazière, publié le 20 juin, l’AFG a revisité son scénario de demande pour la période 2018-2030, portée par une ambition moins volontariste mais plus réaliste où les maîtres mots sont efficacité énergétique et décarbonation. « Cet exercice prospectif, qui est le fruit d’un travail collectif porté par l’ensemble des adhérents de l’AFG, démontre que le gaz est une énergie au service de la transition énergétique dans des conditions soutenables et acceptables par les ménages et l’industrie française » à déclaré Patrick Corbin, président de  l’AFG, résumant le principal message porté par ce scénario : le gaz est plus que jamais au cœur des solutions énergétiques de demain. Le nouveau scenario de l’AFG présente une trajectoire de demande gazière permettant à l’industrie gazière de réduire, à l’horizon 2030,  près de 35 % ses émissions de CO2 par rapport à 2017, pour une consommation totale de gaz (gaz naturel, biométhane, GNL, GPL) estimée à 476 TWh selon le scénario de référence. Une réduction obtenue au travers du via le développement de trois axes forts : la poursuite des efforts en matière d’efficacité énergétique dans les secteurs résidentiel et tertiaire et dans l’industrie ; la substitution, par du gaz, d’énergies plus carbonées, notamment dans le résidentiel et tertiaire pour les besoins de chauffage mais aussi pour des usages industriels et le secteur des transports ; et enfin le développement de la production de gaz renouvelables en France et notamment du biométhane issu de ressources agricoles. Les percpectives sont de 50 TWh en 2030, dans la lignée de l’objectif de 10 % de gaz consommé inscrit dans la loi sur la transition énergétique et la croissance verte.  Une énergie de substitution pour  décarboner L’amélioration de la qualité de l’air est devenue un enjeu de santé publique. Le gaz, moins émetteur de CO2, que d’autres énergies, permet de lutter contre la pollution atmosphérique et offre des opportunités intéressantes de substitution au fioul dans les secteurs résidentiel et tertiaire. Mais c’est principalement dans le secteur industriel que ce bénéfice devrait être le plus visible selon l’association qui voit en l’augmentation de la consommation de GNL porté dans les différents industries du territoire un signe positif porté par une consommation qui pourrait atteindre les 10 TWh à l’horizon 2030 alors qu’elle n’était estimée qu’à 0,8TWh en 2016. En 2030, la mobilité terrestre représenterait selon le scénario médian de l’AFG plus de 43 TWh. Dans sa majorité la demande sera portée par le secteur du transport routier de marchandises et à moyen terme par le secteur du transport de voyageurs et par les flottes des collectivités. Une dynamique qui sera d’autant plus favorisée par la multiplication d’infrastructures d’avitaillement. L’AFGNV en a annoncé un peu moins de 160 sur les territoires français fin 2018. Elle estime à 2 000 le nombre de stations implantées en France d’ici 2030. La répartition entre camions GNC et GNL restera identique, de l’ordre de 80 % de véhicules GNC et 20 % de véhicules GNL.Autre sujet qui a le vent en poupe : le déploiement du GNL comme carburant pour les navires et les bateaux. Les projections pour 2030 estiment que le GNL carburant entre dans une phase d’amorçage en se concentrant sur les types de navires les plus susceptibles d’utiliser du GNL (croisières, ferries, cargos, containers) et en examinant leurs trafics dans les principaux ports français métropolitains, ainsi que les projets stratégiques de ces ports.Ces projections donnent une fourchette de soutes GNL en France, qui va de 0,3 à 1 million de tonnes (Mt) par an, soit une prévision comprise entre 4,5 TWh par an et 15 TWh par an. Pour fixer les ordres de grandeur, la ligne de containers Asie-Europe du Nord de CMA CGM (avec 9 navires) représente un volume de 0,3 Mt par an soit 4,5 TWh par an. Fort de ces éléments, le scénario AFG 2018 de demande gazière retient une valeur centrale de 10 TWh en 2030. Pour décarboner l’énergie, la production électrique au gaz a un rôle à jouer. Entre 2014 et 2017, les consommations de gaz des CCGT installées sur le territoire français ont augmenté de 10 à 55 TWh, selon la rigueur de l’hiver, la disponibilité du parc nucléaire et du parc hydraulique, et les besoins associés à l’intermittence des autres moyens de production d’électricité, démontrant de fait la très grande flexibilité qu’elles apportent au système électrique dans notre pays. Si les cogénérations possèdent les mêmes atouts que les CCGT, elles sont en revanche soumises à un contexte règlementaire peu favorable, les rendant de fait moins attractifs. Les hypothèses de consommations retenues par  l’AFG sont des consommations de 40 TWh pour le CCGT sur la période de 2018-2025 et d’une fourchette allant de 15 à 27 TWh pour les cogénérations entre 2017 et 2030. Vers plus d’efficacité énergétique L’efficacité énergétique est un des piliers de la politique énergétique européenne. En France, la réglementation incitative mise en place ces dernières années combinée à des appareils plus performants ont contribué à une amélioration de la performance énergétique dans tous les secteurs. Le secteur de la production électrique au gaz qui connaît depuis quelques hivers un véritable regain d’intérêt. Avec davantage d’efficacité énergétique dans les secteurs résidentiels, tertiaires et industriels, préfigurant une baisse des consommations, avec le développement de nouveaux usages pour le gaz - comme la mobilité et la production d’électricité en substitution à d’autres énergies plus carbonées - et avec une quantité de gaz renouvelable produite de plus en plus importante (de l’ordre de 90TWh en 2030), l’AFG estime dans son scénario de référence, et selon les données de la base carbone de l’Ademe, que les émissions de CO2 de l’industrie gazière pourraient être réduites de 34 à 47 Mt en 2030 par rapport à 2017.

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