2035 : l’ambition « ZEROe » émission d’Airbus

Publié le 22/09/2020

3 min

Publié le 22/09/2020

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Airbus a dévoilé hier trois concepts, tous baptisés «ZEROe», pour le premier avion commercial zéro émission au monde qui pourrait entrer en service d’ici 2035. Des concepts qui reposent tous sur l’hydrogène comme principal vecteur énergétique.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Si le secteur du transport aérien ne représente « que » 3 % du total des émissions mondiales de CO2 selon l’Agence internationale de l’énergie, la hausse constante du trafic aérien observée ces dernières années augmente non seulement les émissions de gaz à effet de serre mais aussi les émissions de polluants et les nuisances sonores. L’aviation est actuellement l’un de seuls secteurs au monde qui ne fait pas l’objet d’une réglementation pour les émissions de GES. Sa décarbonation représente pourtant un véritable défi technologique.

Créer une aviation zéro carbone

« Il s’agit d’un moment historique pour le secteur de l’aviation commerciale dans son ensemble  » a souligné Guillaume Faury, PDG d’Airbus dans un communiqué, ajoutant :  » Je crois fermement que l’utilisation de l’hydrogène – à la fois dans les carburants synthétiques et comme principale source d’énergie pour les avions commerciaux – a le potentiel de réduire considérablement l’impact de l’aviation sur le climat ». Si les trois concepts proposés par Airbus reposent sur l’hydrogène comme principale source d’énergie, ils exploreront des voix technologiques différentes afin d’aboutir – en tout cas c’est l’ambition affichée – à un « avion climatiquement neutre » dans 15 ans.

Trois avions « exploratoires »

Une conception à double flux pouvant accueillir entre 120 et 200 passagers « avec une autonomie de plus de 2 000 milles marins, capable de fonctionner de manière transcontinentale et propulsée par un moteur à turbine à gaz modifié fonctionnant à l’hydrogène, plutôt qu’au carburéacteur, par combustion » souligne Airbus, qui précise que « l’hydrogène liquide sera stocké et distribué via des réservoirs situés derrière la cloison arrière sous pression ». Deuxième piste : un turbopropulseur (jusqu’à 100 passagers) utilisant un turbopropulseur au lieu d’un turboréacteur , alimenté par la combustion d’hydrogène dans des moteurs à turbine à gaz modifiés, « qui serait capable de parcourir plus de 1 000 miles nautique ». Une option « parfaitement adaptée » selon Airbus pour les trajets courts. Troisième concept de conception : un « corps à voilure mixte » (jusqu’à 200 passagers) dans lequel les ailes se confondent avec le corps principal de l’avion avec une autonomie similaire à celle du concept turboréacteur. « Le fuselage exceptionnellement large ouvre de multiples options pour le stockage et la distribution d’hydrogène, ainsi que pour l’aménagement de la cabine » précise Airbus. 

Un écosystème hydrogène à bâtir 

Le géant de l’aéronautique européen, qui se déclare très « enthousiasmé par l’incroyable potentiel que l’hydrogène offre à l’aviation en termes de réduction des émissions perturbatrices « , souligne cependant le nécessaire soutien des gouvernements européens pour accompagner la construction et le développement d’un écosystème aéroportuaire de l’hydrogène capable d’alimenter une flotte aérienne à propulsion hydrogène. Airbus estime que « l’hydrogène a le potentiel de réduire les émissions de CO2 de l’aviation jusqu’à 50 % ».

©️Airbus.