Un premier pilote industriel de captage de CO2 a démarré à Dunkerque

Publié le 23/03/2022

3 min

Publié le 23/03/2022

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Le démonstrateur industriel de capture et stockage de CO2 installé sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord) a démarré le 21 mars. Ce projet industriel innovant baptisé » 3D » regroupe douze partenaires de la recherche et de l’industrie de six pays européens notamment ArcelorMittal, Axens, IFP Energies nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies vise à tester un procédé innovant de captage du CO2 issu d’activités industrielles développé dans les laboratoires d’IFPEN depuis plus d’une décennie.

 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

L’enjeu de la recherche sur le captage du CO2 est de « rendre les procédés plus compétitifs et moins énergivores » souligne l’Ifpen qui avec ce projet va traiter les gaz issus de la production d’acier d’ArcelorMittal. Lancé en 2019, le projet européen H2020 3D (« DMX Demonstration in Dunkirk »),vise à faire la démonstration industrielle du procédé DMX développé par Ifpen sur le site d’ArcelorMittal afin de décarboner du gaz de haut fourneau « et d’évaluer les possibilités d’application de ce procédé à des émetteurs autres que l’industrie sidérurgique concernée par le projet H2020 3D » Les phases de construction et de connexion du pilote à l’usine étant désormais achevées, le démarrage de l’unité a été réalisé il y a deux jours pour une période comprise entre 12 et 18 mois, « dernière étape avant le déploiement de la technologie à l’échelle industrielle » précise l’Ifpen dans son communiqué.

 

Procédé DMX, kesako ?

Le premier procédé, de son petit nom procédé DMX à solvant démixant, est une technologie de captage du CO2 dans les émissions des installations industrielles en post-combustion sur laquelle les chercheurs de l’Ifpen travaillent depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’optimiser les performances d’un système existant, celui basé sur les amines, qui nécessite une forte consommation d’énergie pour la régénération du solvant, avec une solution basée sur un solvant « à très grande capacité cyclique ». « Le gain énergétique ciblé est compris entre 30 et 40 % » estime l’Ifpen. Dans le cadre de cette étape de démonstration, l’installation captera 0,5 tonne de CO2 par heure, soit plus de 4 000 tonnes par an et permettra de récupérer en fin de processus un CO2 purifié à plus de 90 % » précise l’ifpen.

 

Quel sont les objectifs du projet 3D ?

Pour la petite histoire, cette démonstration est la première étape d’un projet beaucoup plus vaste qui vise au développement d’un futur pôle européen de captage-stockage de CO2 à Dunkerque et en mer du Nord qui permettrait « à horizon 2035 de capter, conditionner, transporter et stocker 10 Mt de CO2 par an ». La première unité industrielle sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque, pourrait être opérationnelle à partir de 2025 selon les partenaires avec une capacité de captage de CO2 estimée à « 125 tonnes de COpar heure, soit plus d’un million de tonnes de CO2 par an. »

 

Pourquoi à Dunkerque ?

Le choix des Hauts-de-France est tout sauf un hasard, puisque le bassin industriel dunkerquois produit un cinquième du COindustriel de France, et la région possède selon une étude de l’Ademe le plus haut potentiel de CCS de France, de l’ordre de 15 Mt de CO2.