Teréga investit dans Chadasaygas, spécialiste de la méthanisation en voie solide

Publié le 14/12/2020

4 min

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Le 11 décembre, Teréga a annoncé sa prise de participation à hauteur de 40 % dans le groupe puydômois Chadasaygas et sa filiale Méthajoule, qui développe, construit et exploite des unités de méthanisation selon un procédé dit de « voie sèche discontinue » particulièrement adapté aux déchets animaux solides et à cette région de moyenne montage où l’élevage est prédominant. Teréga, après une prise de participation dans la start-up française DualMetha en juin dernier, confirme sa volonté d’accompagner le développement de la filière méthanisation sur nos territoires en investissant dans des entreprises innovantes.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Teréga a annoncé la semaine dernière un investissement de 5 millions d’euros pour une prise de participation à hauteur de 40 % dans le groupe Chadasaygas et sa filiale Méthajoule, acteur français reconnu du procédé de méthanisation en voie solide discontinue. Si Méthajoule, créée il y a sept ans, exploite à l’heure actuelle des unités en cogénération, elle compte s’appuyer sur le savoir-faire industriel d’un des principaux opérateurs de transport et de stockage de gaz en France pour développer l’injection sur son principal segment de marché : l’agriculture territoriale.

Une dizaine de projets à l’étude

Depuis 2013, Méthajoule accompagne le développement et la construction de projets de méthanisation agricole avec pour objectif de valoriser le gisement de ressources produites localement. Le choix de travailler selon un process en voie sèche discontinue particulièrement adapté aux intrants agricoles majoritairement issus de déchets animaux solides a été fait en adéquation avec la typologie d’agriculture, principalement de l’élevage, de cette région auvergnate où l’entreprise est implantée. « C’est le modèle de Méthajoule » souligne Fanny Molenat, secrétaire générale du groupe Chadasaygas,« des projets agricoles territoriaux de taille modeste, construits à partir de ressources ultra localisées [majoritairement du fumier NDLR] ». Méthajoule exploite actuellement deux projets de méthanisation en cogénération dans le Cantal. Le premier, à Saint-Bonnet-de-Salers, a été mis en service en 2017. Le site valorise chaque année 16 000 tonnes de matières organiques pour une puissance électrique installée de 450 kilowatts électriques (kWe). Le second, l’unité de méthanisation de Sainte-Eulalie, d’une puissance électrique installée de 500 kWe, est entrée en production en 2019. Elle est dimensionnée pour produire 3,6 GWh par an d’électricité et 2,4 GWh par an de chaleur distribués directement sur la zone d’activité où est implanté le méthaniseur. Une partie du biogaz produit est également valorisé sous forme de bioGNV « pour les camions de collecte d’ordures ménagères du territoire » note le site de Methajoule. Ces deux projets, dont l’alimentation en intrants repose sur 70 à 80 % de fumiers et 20 à 30 % de résidus de cultures, a bénéficié d’un soutien financier du fond Oser Auvergne Rhône-Alpes, chargé d’accompagner le développement des énergies renouvelables produites localement. Début 2021, une nouvelle unité entrera en service en Bretagne « pour le compte d’un client externe » souligne Fanny Molenat, et deux autres unités, toujours en cogénération, devraient démarrer d’ici 2022. Sur l’un des projets, « une réflexion est en cours pour du biométhane porté » nous indique la secrétaire générale du groupe. Méthajoule travaille sur une dizaine de projets, principalement en région Auvergne-Rhône-Alpes mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, où une unité de méthanisation « énergie Sud-Aveyron » devrait voir le jour à Saint-Affrique, en Aveyron, et valoriser en électricité du biogaz produit à partir de fumier ovin.

Développer le biométhane injecté

« Faire vivre une vision partagée et des convictions communes au service de la transition énergétique de [nos] territoires », c’est l’ambition partagée par le président de Teréga Dominique Mockly et celui d’Olivier Bouttes, fondateur et président du groupe Chadasaygas, créé en 2011, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2019 et emploie 17 collaborateurs. Pour Teréga, qui a investi 5 millions d’euros dans l’entreprise, cette alliance stratégique, qui s’appuie sur une forte dynamique territoriale et un gisement de ressources avéré, doit permettre à Méthajoule d’accélérer le développement d’une méthanisation agricole territoriale en installant rapidement « des méthaniseurs pouvant traiter de 15 000 à 30 000 tonnes d’intrants agricoles par an pour un débit d’injection de biométhane capable d’atteindre les 250 Nm³ ». Autre objectif phare pour le groupe auvergnat : améliorer la compétitivité de son procédé (notamment l’épuration) via son programme interne de recherche et développement mais également développer une activité d’équipementier.

© Chadasaygas.