Les fournisseurs vont payer 40 % du coût du tarif plafonné de l’électricité

Le gouvernement a annoncé le 6 janvier, garantir le tarif d’électricité pour les artisans et les TPE à 280 euros le MWh en moyenne sur l’année 2023.

Publié le 03/02/2023

4 min

Publié le 03/02/2023

Temps de lecture : 4 min 4 min

Le gouvernement a reçu une nouvelle fois le 3 février les fournisseurs d’énergie à Bercy. Le rythme auquel les entreprises demandent une aide pour leurs factures d’électricité augmente de jour en jour, selon le ministère de l’Économie qui s’est entendu ce vendredi avec les fournisseurs pour leur imputer 40 % du coût du tarif plafonné à 280 euros le MWh en 2023.

Par la rédaction, avec AFP

 

Dernier-né des dispositifs instaurés pour répondre à la flambée des tarifs et annoncé par le président de la République le 5 janvier, le plafonnement du tarif de l’électricité s’adresse aux petites et moyennes entreprises qui ont renouvelé leur contrat au pire moment du deuxième semestre 2022, parmi lesquelles des boulangers et des bouchers qui ont été pris à la gorge. « Les fournisseurs prendront en charge 40 % du dispositif et l’aide sera présente dès les factures de janvier 2023« , a précisé à la presse Bercy à l’issue d’une nouvelle réunion avec les représentants des plus de 110 fournisseurs. La participation au dispositif des trois majors françaises, EDF, Engie et TotalEnergies, sera plutôt proche « du 50-50 avec l’État« , selon la même source.

Une mesure évaluée à 500 millions d’euros

La mesure de plafonnement à 280 euros le MWh aura un coût total de 500 millions d’euros, dont 60 % payé par l’État. Il s’agit d’un tarif moyen hors taxe sur l’année, le prix variant avec la saison, même si un effort a été demandé aux fournisseurs pour « lisser les prix ». Les entreprises touchées doivent adresser à leur fournisseur un formulaire indiquant d’une simple case à cocher si elles sont petites ou moyennes : « Plus vite l’attestation est remplie, plus vite l’aide s’applique et si une entreprise se réveille fin février ou début mars, elle bénéficiera quand même de l’aide pour ses factures de janvier-février », a précisé le ministère. L’attestation permet aussi de bénéficier de l' »amortisseur électricité », une autre aide calculée automatiquement par le fournisseur. « 800 000 entreprises pourraient être concernées et 30 % ont fourni l’attestation« , selon Bercy. Au total, ce sont 10 milliards d’euros d’enveloppe globale, toutes aides confondues, qui seront consacrés en 2023 pour aider les entreprises à payer leur électricité, notamment les gros industriels les plus exposés à la concurrence internationale, a rappelé Bercy.

Bercy dit être pleinement mobilisé pour accompagner les entreprises en difficulté

Dans ce dédale d’aides et de dispositifs qui se sont multipliés ces derniers mois, nombreux sont ceux qui ont « lâché l’affaire » tant les démarches leur semblaient compliquées. Des appels au secours auxquels l’administration tente de répondre en multipliant les campagnes de communication et en simplifiant les dispositifs. Depuis janvier 2023, « 330 réunions ont été organisées dans les départements afin d’informer les entreprises et les fédérations professionnelles sur l’ensemble des aides mises en place » et « les conseillers départementaux à la sortie de crise ont accompagné près de 3 200 entreprises sur le terrain pour les aides dans leurs démarches » précise Bercy. Un autre dispositif, appelé « guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité », connaît « une très forte accélération ces dernières semaines » et a reçu « 1 150 demandes à ce jour », assure Bercy. Hors prise en compte des aides, les prix de vente de l’électricité aux clients professionnels devraient augmenter en moyenne de 84 %, voire doubler cette année, selon une enquête Insee.

Sur le marché français de gros, les contrats de fourniture d’électricité pour livraison dans un an ont dépassé les 400 euros/MWh entre juin et la fin de l’année 2022, avec un pic au-delà des 1 100 euros/MWh à la fin du mois d’août. Les cours sont retombés depuis et se situent même bien en dessous de 280 euros/MWh. Certaines entreprises sont épargnées par cette volatilité si elles ont un contrat longue durée à prix fixe datant de 2020 ou ont peu de puissance au compteur et bénéficient du bouclier tarifaire.

Crédit : Shutterstock.