« L’entretien régulier de vos équipements est déjà un gage de performance » souligne le Synasav

Publié le 06/10/2022

6 min

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Le Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique (Synasav) a présenté début septembre ses principales mesures pour davantage de sobriété et d’efficacité énergétique. Des mesures qui pourraient permettre aux usagers de générer une économie globale d’énergie comprise entre  1,4 et 2,1 TWh.

Par Laura Icart  

 

Réduire ses consommations énergétiques de 10 % en moins de deux ans et de 40 % d’ici 2050 impose d’accélérer les efforts, selon le Synasav et l’écosystème de plus de 800 sites et 16 000 salariés qu’il représente. L’organisation professionnelle, qui réalise plus de 14 millions d’interventions chaque année et assure le suivi d’un parc de chaudières de plus de 12 millions d’appareils, estime que plusieurs mesures peuvent être mises en place pour économiser l’énergie sans impacter le confort des Français cet hiver. « La maintenance des systèmes répond par essence aux enjeux de sobriété énergétique et c’est notre cœur de métier » souligne Cyril Radici, son directeur général. « Entretenir et maintenir les systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation, et de production d’eau chaude sanitaire, c’est les rendre plus efficients et performants ». Et l’enjeu pour les Français est double alors que la période de chauffe vient de commencer : il faut d’ores et déjà consommer moins et cela dès maintenant et il faudra demain aussi consommer mieux. « Nous savons que pour les ménages français, le plus gros poste de consommation c’est le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire » note Cyril Radici. C’est pour répondre à cette logique de court terme que le Synasav a proposé aux pouvoirs publics cinq actions pouvant générer « le plus grand volume d’économies possible ».

Une chaudière entretenue consomme 8 à 12 % moins d’énergie

C’est la première action préconisée aux pouvoirs publics, jugée « prioritaire » par le Synasav : celle d’inciter les utilisateurs de chaudières à faire entretenir leur système de chauffage par un professionnel. Une préconisation loin d’être anecdotique puisque selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), une chaudière entretenue chaque année par un professionnel consomme de 8 à 12 % de moins d’énergie qu’une non entretenue. En France, selon les dernières données publiées par le Commissariat général au développement durable, le parc des chaudières compte 15,4 millions d’appareils (gaz et fioul) pour une consommation d’énergie annuelle de 175,2 TWh, soit pour la petite histoire environ 11 344 kWh en moyenne par chaudière. Dans une étude publié en 2015, le Synasav estimait que 26 % des chaudières n’étaient pas entretenues par un professionnel agréé. « Aujourd’hui, même en prenant une hypothèse plus basse  [20 %, NDLR], cela représente plus de 3 millions de chaudières » indique l’organisation professionnelle qui précise que même en se basant sur l’hypothèse d’économie la plus faible (8 %), la maintenance annuelle de ces chaudières permettrait une économie de consommation globale de près de 2,8 TWh, soit l’alimentation en énergie d’environ 24 000 logements sur une année. « Plusieurs leviers simples pourraient être actionnés » note le président du Synasav, Roland Bouquet, comme intégrer la maintenance annuelle des systèmes de chauffage à la campagne nationale de sensibilisation aux écogestes qui doit être lancée très prochainement par le gouvernement ou créer un crédit d’impôt et/ou chèque maintenance pour inciter les ménages français à faire réviser régulièrement leurs appareils de chauffage.

Marteler les écogestes et relayer les bonnes pratiques

S’ils peuvent vous paraître insignifiants, les écogestes seront très importants pour passer l’hiver, dixit le conseil désormais le plus connu de France : mettre son chauffage à 19 degrés. Baisser la température d’un degré, c’est aussi selon l’Ademe « réaliser 7 % d’économies d’énergie » sur sa facture. « Nous allons préparer des supports pour sensibiliser les particuliers aux écogestes » précise Cyril Radici pour qu’ils comprennent mieux « que ce qui est bon pour le climat est aussi bon pour leur porte-monnaie ». Afin d’utiliser seulement « l’énergie nécessaire » le Synsav préconise par exemple de chauffer sa salle de bain à 22 degrés uniquement quand on l’utilise ou de programmer la température des chambres à 17 degrés. Pour atteindre 5 à 15 % de consommation en moins, l’organisation professionnelle préconise aux Français de s’équiper d’une sonde extérieure. Cet appareil non obligatoire qui coûte environ 200 euros (installation comprise) est aujourd’hui présent dans la majorité des maisons récentes (moins de cinq ans) et il permettrait « d’avoir rapidement un gain énergétique annuel de l’ordre de 10 à 25 % » souligne le directeur du Synasav. Installer un thermostat d’ambiance ou poser des robinets thermostatiques sur les radiateurs permettrait selon le Synasav un pilotage plus fin des consommations. Le syndicat qui recommande également une consigne d’eau chaude sanitaire à 55 °C. Fort de son réseau, le Synasav s’engage à relayer et diffuser ses bonnes pratiques via les professionnels qui sont quotidiennement sur le terrain. 63 % des systèmes de chauffage utilisent l’eau comme fluide caloporteur, comprenez le fluide chargé de transporter la chaleur chauffée par exemple par une chaudière, pour la diffuser dans les radiateurs. Or « un tiers des pannes proviennent d’un défaut de qualité d’eau » note le Synasav et une installation embuée représente « 17 % de surconsommation avec chaudière condensation et 27 % de surconsommation avec une pompe à chaleur ». Le désembouage – opération de nettoyage du circuit de chauffage – est une étape importante d’économie d’énergie et pour inciter au désembouage des installations le Synasav a demandé la création d’un « CEE désembouage ». Les études sont « en cours de finalisation » précise le communiqué.

La maintenance, garante de la performance

Tous les systèmes du logement (chauffage, production d’eau chaude sanitaire, ventilation, climatisation) doivent faire l’objet d’un entretien annuel et « d’autant plus quand ils bénéficient d’aides publiques ». L’entretien régulier par des professionnels agréés est le seul garant de la performance économique et environnementale d’un équipement dans la durée. Si l’obligation annuelle existe depuis 13 ans pour les chaudières et depuis deux ans (biannuelle) pour les PAC, le Synasav souligne que ces obligations ne sont pas toujours respectées « à la fois par ignorance et par manque de contrôle ». L’organisation propose donc de conditionner l’octroi des aides publiques à la fourniture d’une copie d’un contrat d’entretien avec une entreprise de maintenance qualifiée. « L’économie réalisée par l’entretien de sa solution de chauffage couvre à elle seule son coût » conclut le Synasav.

Crédit : Shutterstock.