Le nucléaire, « une ligne rouge absolue » qui ne sera « jamais négociable », répond Le Maire à Berlin

La France est "souveraine" dans ses choix énergétiques a rappelé Bruno Le Maire le 8 juin en clôture du colloque de l'Union française de l'électricité.

Publié le 09/06/2023

3 min

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Le nucléaire français est « une ligne rouge absolue » qui ne « sera jamais négociable », a déclaré jeudi le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire lors du colloque annuel de l’Union française de l’électricité, sur fond de désaccords franco-allemands sur le rôle de l’atome dans la nouvelle stratégie énergétique européenne. Le ministre a également évoqué un cadre de régulation post-Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) qui devrait être présenté en fin d’année.

Par la rédaction, avec AFP

 

« Le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France et la France ne renoncera à aucun de ces avantages compétitifs liés à l’énergie nucléaire », a déclaré jeudi le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire, en clôture du colloque annuel de l’Union française de l’électricité (UFE). Il a également annoncé qu’un nouveau cadre de régulation serait proposé « d’ici fin 2023 », alors que l’UFE demande à ce que cette réforme post-Arenh puisse être précisée au plus vite.

La France est « souveraine » dans ses choix énergétiques

« Le nucléaire français n’est pas négociable et ne sera jamais négociable » a déclaré Bruno Le Maire. « Il faudra faire avec et nous sommes convaincus qu’il est non seulement dans l’intérêt de la France, mais également dans l’intérêt du continent européen », a-t-il ajouté. Un peu plus tôt, à la même tribune, Stefan Wenzel, le secrétaire d’État allemand à l’Économie et au climat, avait reconnu des « approches différentes dans la politique énergétique, particulièrement sur l’énergie nucléaire » alors que Berlin s’est engagé dans l’abandon de l’atome et l’accélération sur les renouvelables. « Cependant, l’Allemagne respecte les choix divergents (…) d’autres États membres comme la France qui peuvent contribuer de manière similaire à atteindre la neutralité climatique », a dit le ministre allemand. « Ce que nous ne pouvons pas accepter, c’est que l’énergie nucléaire soit définie comme renouvelable », a-t-il ajouté. Depuis des mois, Paris et Berlin sont divisés sur le rôle du nucléaire dans la future réforme du marché européen de l’électricité et plus généralement sur un grand nombre de textes programmatiques particulièrement importants pour l’avenir énergétique de l’Europe. C’est notamment le cas pour la directive sur les énergies renouvelables, toujours pas adoptée suite au blocage de Paris.

« L’Allemagne a indiqué qu’elle respecterait les choix français en matière énergétique, c’est une bonne nouvelle », a commenté Bruno Le Maire. « Nous avons toujours respecté les choix allemands et il ne me viendrait pas à l’idée, comme ministre de l’Économie et des finances, d’aller critiquer les choix énergétiques de telle ou telle nation », a-t-il encore indiqué. « Le nucléaire est un avantage économique, c’est aussi une part de notre identité industrielle. C’est ce que nous sommes comme nation, c’est ce que nous sommes comme économie et ce que ce que nous sommes comme peuple innovant et créatif », a-t-il plaidé.

Un nouveau cadre d’ici fin 2023

Le gouvernement entend « proposer un nouveau cadre de régulation (…) d’ici la fin 2023 » pour « garantir le prix le plus juste possible de l’électricité », a déclaré Bruno Le Maire en clôture du colloque. « Il doit permettre à la fois de protéger des consommateurs pour qu’ils ne soient pas exposés à la flambée des prix (…) et de garantir à notre industrie un avantage comparatif tout en finançant l’évolution de notre système électrique », a-t-il ajouté.