La Banque des territoires lance « ÉduRénov » et veut rénover 10 000 écoles d’ici 2027

En France, 10,8 millions d’élèves étudient dans les plus de 52 000 bâtiments scolaires qui représentent quasiment 50 % du parc public des bâtiments. @Shutterstock

Publié le 10/05/2023

4 min

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Deux milliards d’euros de prêts à disposition des communes, départements et régions pour financer les travaux de rénovation de 10 000 écoles, collèges et lycées d’ici à 2027 : c’est l’annonce faite par la Banque des territoires, mardi 9 mai, suite à la réunion avec le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, et un ensemble d’acteurs public et privés. Le programme « ÉduRénov » vise à accélérer la rénovation énergétique des bâtiments scolaires dont les deux tiers sont détenus par des collectivités territoriales.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Pour massifier la rénovation énergétique des écoles, collèges et lycées, la Banque des territoires a annoncé le 9 mai le lancement du programme « ÉduRénov » qui va mettre à disposition des collectivités des prêts, issus d’une enveloppe de 2 milliards d’euros, pour rénover 10 000 établissements d’ici 2027 avec une ambition :  réaliser au moins 40 % d’économies d’énergie par rapport à l’existant. Elle mobilisera également « 50 millions d’euros de crédit d’ingénierie supplémentaire » pour accompagner les collectivités et les élus qui ont souvent bien du mal à s’y retrouver dans le dédale administratif et financier que représente le montage des dossiers de rénovation, faute de moyens humains dédiés. Pourtant, avec l’accélération du changement climatique, « la transformation énergétique des bâtiments publics vieillissants et énergivores devient une priorité nationale » souligne la Banque des territoires.

10 000 écoles rénovées d’ici 2027

Simplifier la prise de décision des élus et augmenter massivement la concrétisation des projets de rénovation : ce sont les objectifs revendiqués par la Banque des territoires via ce nouveau programme qui intègre plusieurs dimensions. La première est « l’impulsion d’une dynamique partenariale nouvelle » pour « structurer », « simplifier », « valoriser », autour d’un objectif clair : chaque rénovation de bâtiment scolaire financé par le programme devra réaliser au moins 40 % d’économies d’énergie. Pour y parvenir, la Banque des territoires va travailler avec les partenaires publics et privés concernés une charte nationale répertoriant les critères d’éligibilité mais aussi traiter de sujets plus innovants pour construire les écoles du futur. Elle travaillera à renforcer les dispositifs existants tels que le celui, territorial, de tiers financement, et créera de nouveaux outils pour simplifier l’ingénierie, notamment au niveau des montages de dossier. Elle va également mettre en place une boîte à outils dédiée à la rénovation des écoles et adapter certains de ses programmes comme Prioréno. Autre point majeur selon la Banque des territoires : la mobilisation de la filière industrielle qui, en déployant de nouveaux procédés et en proposant de nouveaux matériaux, participe à améliorer le confort thermique des bâtiments publics. L’organisme financier de la Caisse des dépôts va favoriser les synergies entre initiatives privées et publiques.

Un accompagnement financier et territorial

« Rénover le bâti scolaire, c’est travailler pour l’avenir, à double titre : à la fois pour les élèves et les enseignants, pour la nécessaire transformation écologique des territoires » a souligné Olivier Sichel, directeur de la Banque des territoires. L’organisme financier qui accompagne déjà de nombreux programmes en lien avec le secteur éducatif, comme le plan 1 000 écoles dans le cadre programme « Action cœur de ville », ou encore l’Éducation nationale sur des actions innovations proposées dans le cadre de France 2030, veut encore renforcer son soutien, tant au niveau national que régional, en s’appuyant sur les multiples solutions de financement qu’elle propose (prêt, intracting, soutien au capital des EPL) pour coller au mieux aux besoins et aux spécificités des collectivités. 50 millions d’euros seront mobilisés pour « renforcer l’ingénierie » et 2 milliards d’euros de financements seront proposés soit en intracting – un dispositif financier « vertueux dans le cadre duquel les économies d’énergie réalisées par des travaux sont utilisées pour rembourser l’avance accordée » -, soit en prêts sur fonds d’épargne sur des durées comprises entre 25 et 40 ans « pour les projets plus ambitieux ou de réhabilitation plus complexe ». Un parcours d’accompagnement territorialisé sera également mis en place pour faciliter la compréhension et le suivi du projet de rénovation.

Un comité stratégique semestriel, placé sous le haut patronage de Christophe Béchu et présidé par Olivier Sichel, « associant une dizaine d’experts publics et privés pour fixer les orientations et les inflexions du programme » a été mis en place. Il se réunira en septembre 2023, pour la rentrée des classes.