Bruno Le Maire veut privilégier le contenu européen dans les technologies vertes

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Publié le 05/12/2023

3 min

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Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a plaidé le 4 décembre pour avoir systématiquement 60 % de « contenu européen » dans les technologies de décarbonation, afin de résister aux produits moins coûteux venus notamment de Chine. « Il ne s’agit pas de faire du protectionnisme mais de rééquilibrer les coûts de production en tenant compte du coût environnemental », a-t-il affirmé.

Par la rédaction, avec AFP

 

« Entre 2005 et 2018, notre pays a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de près de 20 % tandis que son PIB augmentait de 15 %. Il veut désormais aller plus loin, avec un objectif clair : devenir la première économie verte d’Europe en 2040 » a déclaré Bruno Le Maire en préambule de la 3e édition des Rendez-vous de Bercy sur le thème « Croissance et climat ». « L’écologie n’est pas un choix politique, c’est une obligation humaine » a-t-il ajouté. La veille, il s’était exprimé devant la presse pour évoquer cette journée de rencontres en évoquant notamment la nécessité de tenir compte de la manière et du lieu de production des produits pour réconcilier économie et écologique. Remarquant que ces produits fabriqués en Europe sont plus coûteux qu’en Chine, « parce qu’ils sont plus décarbonés », M. Le Maire a estimé que « soit nous les privilégions et nous pourrons développer ces filières, soit nous les laissons à la logique du marché et nous mourrons ».

Tenir compte du coût environnemental

Bruno Le Maire a déclaré soutenir les initiatives visant à privilégier les produits européens, notamment celles contenues dans le règlement européen pour une industrie « zéro net ». « Mais il faut aller plus loin et valoriser désormais les produits à contenus européens de manière plus simple et directe : vous installez un champ éolien offshore, vous achetez des véhicules électriques, vous faites une subvention pour des véhicules électriques ou des batteries, il doit y avoir 60 % de contenu européen« , a-t-il lancé, sans entrer dans les détails. « Je sais que ça heurte la doxa européenne, c’est peut-être pour ça que c’est une bonne solution« , a-t-il ironisé. Il va « porter ce message avec beaucoup de vigueur avant les élections européennes » de juin. M. Le Maire veut que la France soit « le leader » européen de la transition écologique, rappelant « qu’elle a le meilleur bilan climatique » grâce au nucléaire, et est « l’un des rares pays au monde à avoir apporté la preuve que le découplage entre climat et croissance était possible« . Pour lui, la transition écologique est « peut-être une chance économique unique » pour le pays et l’UE de « retrouver de la productivité, grâce aux innovations massives nécessaires ».

Il réunira dans les prochaines semaines les acteurs des « filières les plus concernées par l’adaptation au réchauffement climatique« , assurance, bâtiment, transport, tourisme, énergie et agro-alimentaire. Il est favorable aussi à la mise en place de garanties publiques pour « amorcer » et rendre moins risqué l’investissement privé dans la transition écologique. Il a enfin souhaité « l’union des marchés de capitaux » pour lever « les dizaines de milliards d’euros nécessaires pour l’industrie verte« .