Bruno Le Maire annonce un plan d’économies de 10 milliards d’euros pour 2024

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Publié le 18/02/2024

4 min

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Le ministre de l’Économie et des finances Bruno Le Maire a présenté ce 18 février au 20 heures de TF1 un plan d’économies de 10 milliards d’euros. Le gouvernement veut absolument ramener le déficit public à 4,4 % du PIB. Et s’il ne veut pas « augmenter » les impôts des Français, ce sont certaines politiques publiques qui verront leurs enveloppes réduites, comme celles de Ma prime rénov’.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Depuis 2020, la politique du « quoi qu’il en coûte » post-pandémie et post-crise énergétique a considérablement accru la dette de la France qui, tout comme ses voisins européens, ne bénéficie pas d’un contexte économique particulièrement favorable. Une situation qui a conduit Bruno Le Maire a annoncer sur le plateau de TF1 une révision à la baisse de la croissance qui, selon Bercy, se situera davantage autour de 1 % contre 1,4% attendu.

L’État va devoir « se serrer la ceinture »

« À partir du moment où nous avons moins de croissance, il y a moins de recettes fiscales. Des économies sont donc nécessaires », a indiqué  Bruno Le Maire qui a précisé que ce serait à l’État de « se serrer la ceinture ». Pour économiser ses 10 milliards d’euros sans augmenter les impôts, les budgets de fonctionnement seront revus à la baisse dans tous les ministères souligne le ministre, et à tous les postes : énergie, immobilier, achats… Une économie de 5 milliards est visée, soit 50 % de l’objectif à atteindre. Pour le restant, ce sont certaines politiques publiques qui seront impactées et notamment l’aide publique au développement, à hauteur d’un milliard.

1 milliard en moins pour ma Ma prime rénov

En 2024, le ministère de la Transition écologique devait mobiliser près de 5 milliards d’euros pour accélérer le rénovation énergétique des logements, contre 3,4 milliards en 2023. Pour atteindre les 200 000 rénovations performantes en 2024 fixées dans le cadre de la planification écologique, des moyens supplémentaires avaient été  octroyés : près de 1,6 milliard d’euros. « Nous voulons une massification des rénovations globales » soulignait en octobre le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. La hausse du montant global de Ma prime rénov’, initialement prévue à 1,6 milliard d’euros, « sera limitée à 600 millions d’euros pour l’année » a précisé à la presse son ministère. Autre conséquence : la hausse du montant global du fonds vert, initialement prévu à 500 millions d’euros, sera limitée à 100 millions d’euros. Difficile de savoir dans ces conditions si l’objectif annoncé début septembre par le président de la République, soit la rénovation de 2 000 écoles en 2024 et plus globalement la rénovation de 40 000 écoles en 10 ans, sera tenue avec ce rabotage. « La diminution de notre déficit budgétaire est un enjeu de souveraineté et de prospérité pour notre pays, tout comme celui de la transition écologique. Pour concilier ces deux impératifs d’intérêt général, nous assumons une hausse sans précédent du budget consacré à la transition écologique, qui sera limitée cette année à 8,6 milliards d’euros au lieu des 10 prévus initialement » a indiqué Christophe Béchu en confirmant au passage que la contribution de son ministère serait de l’ordre de 1,4 milliard, soit quasi un tiers de l’économie recherchée. « Avec un total de 60,4 milliards d’euros pour 2024, le budget dédié à la transition écologie et à la cohésion des territoires reste en constance augmentation par rapport à l’année 2023 » a précisé le ministre.

À ce stade, le gouvernement ne prévoit pas de faire de passer par un projet de loi de finances rectificative (PLFR), en tout cas pas « avant l’été », et voudrait à tout prix s’éviter un 49.3. Mais c’est surtout le contexte économique qui sera décisif. Pour rappel, l’exécutif a promis de rapporter le déficit sous les 3 % en 2027 et la dette publique à 108,3 % à même horizon.