Une consommation mondiale de gaz naturel en hausse de 2,3 % à 3 948 Gm³ en 2019

Publié le 11/05/2020

7 min

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Cedigaz, le centre d’information sur le gaz naturel, a publié ce lundi 11 mai les premières estimations dans son édition 2020 de The Global Gas Market, consacré au marché gazier. La consommation mondiale de gaz naturel a atteint 3 948 milliards de en 2019, soit une croissance de 2,3 %. Une croissance ralentie par rapport à 2018, mais qui reste selon Cedigaz « forte et conforme à la moyenne affichée sur cette dernière décennie ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

La croissance de la demande de gaz naturel a baissé de 4,8 % en 2018 à 2,3 % en 2019. Une baisse qui s’explique principalement par « un ralentissement de la croissance économique mondiale, un hiver relativement doux et une inflexion dans les politiques chinoises de substitution du charbon au gaz dans un contexte d’offre excédentaire, entraînant un excédent croissant de GNL, des prix beaucoup plus bas » indique dans un communiqué Cedigaz, organisation internationale à but non lucratif créée en 1961, ayant pour mandat de fournir des données de marché et des analyses sur le gaz naturel, le GNL et le gaz non conventionnel.

Une part qui s’accroît dans le mix énergétique mondial

En 2019, la croissance de la demande de gaz naturel reste « dans la moyenne observée depuis le début de siècle » souligne Cedigaz. Le principal facteur de cette croissance a été la compétitivité du gaz dans un contexte d’offre excédentaire qui a encouragé le passage du charbon et du pétrole au gaz naturel dans les secteurs de l’électricité et de l’industrie, notamment aux États-Unis et dans l’Union européenne. Aussi, malgré une baisse de la croissance, le gaz naturel est resté le principal bénéficiaire de la croissance de la demande énergétique avec une part qui s’accroît dans le mix énergétique, estimé aujourd’hui à 23 % (+ 2 % par rapport à 2010).« Les évolutions récentes suggèrent que le marché de l’électricité a adopté la transition énergétique grâce à un rôle croissant du gaz naturel et des énergies renouvelables » estime Cedigaz.

La consommation mondiale de gaz naturel a atteint 3 948 milliards de

Comme en 2018 et sans surprise, ce sont les États-Unis et la Chine qui ont été les deux principaux moteurs de croissance, représentant respectivement 31 % et 27 % de l’augmentation mondiale. « Les États-Unis sont restés le plus grand contributeur à la croissance de l’offre et de la demande grâce à l’abondance de schiste à faible coût et des ressources de gaz associées » indique Cedigaz, qui observe tout de même un ralentissement de l’expansion de la demande de gaz naturel sur ces deux marchés comparé aux années précédentes. Les États-Unis sont restés le plus grand contributeur à la croissance de l’offre et de la demande grâce à l’abondance de schiste à faible coût et des ressources de gaz associées. La Chine a de nouveau été la deuxième zone de croissance de la demande, même si elle a ralenti à 8,6 % dans un contexte de croissance économique plus faible et d’assouplissement de la politique chinoise de substitution du charbon au gaz. Une demande qui s’est également accentuée dans l’Union européenne (+ 2,4 %), en Australie, en Algérie, en Afrique, en Iran, au Canada ou encore au Chili  A contrario, la demande de gaz naturel a diminué en Russie et en Ukraine, principalement en raison d’un hiver aux températures plus clémentes.

+ 3,5 % pour la production commercialisée de gaz naturel

La production mondiale de gaz commercialisé a poursuivi son expansion rapide, en hausse de 3,5 % à 4 001 milliards de en 2019, avec un volume annuel supplémentaire de 136 milliards de . Près de 40 % de la croissance de l’approvisionnement mondial en gaz a été consacrée aux exportations de GNL, le volume restant a été consommé au niveau national. Les États-Unis expliquent à eux seuls environ les deux tiers de l’augmentation mondiale. La croissance de la production de gaz « sec » aux États-Unis (+ 10 %) a été en partie tirée par la croissance du gaz associé provenant des gisements de pétrole et par la nouvelle capacité des gazoducs, mais aussi dans une moindre mesure par l’Australie, la Chine, la Russie et l’Égypte. La production européenne de gaz a en revanche baissé de 7 % en 2019 « entraînant une dépendance extérieure croissante », note Cedigaz.

Le commerce international a augmenté de 3,8 %

Le commerce international (flux nets) affiche une augmentation de près de 4 % pour atteindre 992 milliards de en 2019. Principale raison : une offre en GNL particulièrement abondante et compétitive  (+ 12,6 %), qui a compensé une réduction significative des flux via gazoducs  (- 4,3 %). « La croissance de la demande de GNL a ralenti en Asie, tandis que l’Europe a absorbé une grande partie de l’excédent de GNL [50 Gm³ sur un accroissement mondial de 52,5 Gm³, NDLR], agissant comme un marché d’équilibrage » précise Cedigaz. La production de gaz aux États-Unis a continué d’augmenter à un rythme beaucoup plus rapide que la consommation, créant de fait un important excédent destiné aux exportations. En 2019, les États-Unis sont entrés dans le top 10 des pays exportateurs de GNL, se classant directement à la cinquième place.

Autre fait marquant en 2019 : la chute des prix du gaz au comptant (plus de 40 % sur les marchés asiatiques et européens). « La croissance de la capacité d’approvisionnement mondiale ayant dépassé la croissance de la demande, a entraîné une quantité importante de gaz naturel injectée dans les stockages » estime Cedigaz qui note que des nouveaux modèles de tarification et d’échange « remodèlent le marché mondial du gaz, s’appuyant de plus en plus sur une offre de gaz à prix spot et flexible ».

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