Panorama de l’électricité renouvelable en France en 2024

Publié le 25/08/2025

4 min

Publié le 25/08/2025

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  • Parc record, croissance accélérée, mutation territoriale : l’année 2024 marque une nouvelle étape dans la transition énergétique française et dans la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Les énergies renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité en France métropolitaine pour l’année 2024

Par Laura Icart 

« En 2024, la France a retrouvé des niveaux importants de production d’électricité et battu plusieurs records », soulignait en début d’année RTE, gestionnaire du réseau de haute tension. Avec 536,5 TWh, la production d’électricité française a atteint « son plus haut niveau depuis cinq ans », retrouvant ainsi « un niveau identique à celui de 2019, conforme à la moyenne 2014-2019 (537,5 TWh). » En matière de production, l’année 2024 aura également été marquante : la production d’électricité renouvelable « atteint un record de 150 térawattheures (TWh), en hausse de 9,8 % par rapport à 2023 » selon le baromètre de l’électricité renouvelable. Cette croissance est tirée par une hausse significative de la production solaire (+10 %) et hydraulique (+27 %), renforcée par un quasi doublement de la production éolienne en mer. Au 31 décembre 2024, la puissance installée du parc de production d’électricité renouvelable en France métropolitaine atteint un niveau historique de 76 705 mégawatts (MW). Ce chiffre, en hausse de près de 10 % sur un an, reflète à la fois l’accélération du déploiement de nouvelles installations et un basculement structurel du mix énergétique renouvelable français, de plus en plus dominé par les filières solaire et éolienne.

Un parc en expansion continue, dominé par le solaire et l’éolien

La croissance est spectaculaire : 6 760 MW ont été raccordés en 2024, soit une hausse de 38 % par rapport à l’année précédente. Le seul quatrième trimestre a vu l’ajout de 1 815 MW, illustrant la dynamique particulièrement soutenue en fin d’année. Pour la première fois, la puissance du parc solaire dépasse celle du parc éolien terrestre, confirmant la montée en puissance du photovoltaïque dans la transition énergétique hexagonale. La filière solaire a vu ses capacités croître de 25,6 %, soit 4 961 MW supplémentaires. L’éolien, incluant les installations terrestres et en mer, progresse de 5 %, soit 1 756 MW ajoutés. À eux deux, ces deux piliers représentent désormais 63,5 % du parc renouvelable, totalisant 48 717 MW de puissance installée, devant l’hydroélectricité (33,5 %, soit 25 716 MW).

©Gazdaujourd’hui/2025

Un ancrage régional contrasté mais convergent

Sur le plan territorial, la région Auvergne Rhône-Alpes conserve sa première place, avec 20 % du parc renouvelable national, portée par un socle hydraulique très majoritaire (74,6 %). Mais la géographie du renouvelable continue d’évoluer : l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne enregistrent les plus fortes progressions en 2024, avec respectivement 1 252 MW, 827 MW et 686 MW de nouvelles capacités. La Bretagne se distingue tout particulièrement avec une croissance annuelle de 28,9 %, traduisant une volonté régionale affirmée d’accélérer la transition. Ces dynamiques régionales traduisent une diversification des sources et des territoires de production. L’énergie solaire, en particulier, investit des régions historiquement dominées par l’hydraulique ou peu équipées jusqu’alors, grâce à la multiplication des installations au sol, sur toitures et en zones périurbaines.

Les renouvelables ont couvert 33,9 % de la consommation d’électricité 

En 2024, les énergies renouvelables ont couvert en moyenne 33,9 % de la consommation d’électricité en France métropolitaine, contre 31,2 % en 2023, avec une production totale atteignant 150 TWh. Cette électricité provient principalement de l’hydroélectricité (15,8 %), suivie de l’éolien terrestre (9,6 %), du solaire (5,7 %), des bioénergies (1,9 %) et de l’éolien en mer (0,9 %). D’importantes disparités régionales subsistent : l’Occitanie (58,5 %), l’Auvergne Rhône-Alpes (56,1 %) et le Grand Est (49,7 %) affichent des taux de couverture élevés grâce à leurs ressources naturelles et leurs investissements, tandis que l’Île-de-France reste très en retrait avec seulement 2,3 % d’électricité consommée issue des renouvelables. Des écarts qui s’expliquent par « des facteurs géographiques, économiques et urbanistiques influençant la capacité de chaque région à développer les énergies renouvelables » rappelle le baromètre de l’électricité renouvelable.