Schmack Biogas et Swen Capital Partners s’associent pour accélérer la méthanisation agricole en Europe

Les deux unités de la province de Caserta produiront en 2022 du biométhane à partir du fumier de 70 000 bufflonnes.

Publié le 18/02/2021

4 min

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Schmack Biogas et Swen Capital Partners ont annoncé le 16 février la création d’une entité commune, Biomethane Invest, pour développer des projets de biométhane principalement d’origine agricole en Europe. Les deux premiers projets développés par la co-entreprise verront le jour dans le sud de l’Italie et nécessiteront un investissement de 30 millions d’euros.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Swen Capital Partners est un acteur important dans le secteur de l’investissement responsable dans des actifs non cotés en Europe. En 2019, il a créé le premier fonds d’impact européen dédié aux gaz renouvelables, Swen Impact Fund for Transition (Swift), qui doit permettre l’accélération des investissements dans les projets d’injection de biométhane en Europe. Swift, qui a clôturé il y a moins de six mois sa levée de fonds avec un excédent de 55 millions d’euros sur l’objectif initial de 120 millions d’euros, a déjà réalisé plusieurs investissements en France et en Belgique et projette, selon Olivier Aubert, responsable du fonds chez Swen CP « d’investir dans 90 à 100 sites d’injection de biométhane ou de stations-service rien qu’en France ». Des projets sont également en cours au Royaume-Uni, en Belgique et en Hollande. Mais pour le moment c’est en Italie que Swift s’apprête à investir avec son nouveau partenaire, un géant mondial dans la construction et la conception d’unités de méthanisation, avec plus de 450 références à son actif, Schmack Biogas SRL, via leur nouvelle entité commune, Biomethane Invest. Nicolò Cariboni et Massimo Rossetto, les PDG de Schmack Biogas, se sont dits « réjouis » de cette joint-venture qui sera en mesure  » de soutenir de nombreux projets d’envergure en Italie et ailleurs » Même son de cloche du côté du responsable de Swift, pour qui cette association va permettre de contribuer significativement à « la croissance du marché du biométhane en Europe ».

L’Italie en première ligne

La filière du biométhane a le vent en poupe en Europe. Et si la France est un marché particulièrement dynamique, l’Italie, qui dispose d’un cadre régulatoire favorable, est également un marché porteur. Actuellement, 76 % des unités de méthanisation du pays valorisent du biométhane issu des déchets ménagers. Biométhane Invest, qui souhaite avant tout développer un modèle de méthanisation agricole, a déjà ciblé une dizaine de projets dans lesquels elle pourrait investir et a mis en route deux projets pour un montant d’investissement de 30 millions d’euros. La construction des deux premières usines devrait commencer d’ici la fin du semestre. La joint-venture va co-investir dans chacune des deux unités. Elle sera actionnaire majoritaire, mais ce n’est pas « une règle » nous confirme Olivier Aubert, « la prise de participation dépendra de la nature du projet ».

Valoriser les effluents de 70 000 bufflonnes

C’est au sud de l’Italie, dans la province de Caserta que les deux premières unités de méthanisation verront le jour pour une mise en service prévue en 2022. Deux unités, deux copies conformes installées à quelques kilomètres dans le village de Cancello, haut lieu de l’élevage de bufflonnes. D’une capacité installée de 45 GWh par an chacun, elles recycleront jusqu’à 160 000 tonnes par an de fumiers de bufflonnes issus d’exploitations agricoles locales. Chaque unité traitera 80 % de fumiers et 20 % de déchets agricoles correspondant à la production d’une cinquantaine d’exploitations. Le biométhane produit sera ensuite injecté dans le réseau de Snam et alimentera des camions roulant au bioGNV. En Italie, la production de biométhane est subventionnée uniquement si elle répond à des usages de mobilité. « C’est un projet à vocation environnementale très attendu par les agriculteurs locaux » nous précise Olivier Aubert, car en absorbant la quantité très importante d’effluents produits par 70 000 bufflonnes, il permet de diviser par quatre la quantité d’azote rejeté dans l’environnement. Autre possibilité pour les éleveurs, dans cette région pauvre du sud de l’Italie, celle « d’augmenter leur cheptel sans impacter [davantage] l’environnement ». Grâce à un procédé innovant qui va concentrer l’azote dans le sulfate d’ammonium, les usines vont produire et vendre du compost qui sera consommé localement.