Une nouvelle messe pour le climat

Réunion du one planet summit © laura Icart

Publié le 12/12/2017

4 min

Publié le 12/12/2017

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Le One Planet Summit qui s’est tenu le 8 décembre dernier à Paris, deux ans après la COP21, avait pour ambition d’accélérer le déploiement international de l’accord de Paris, notamment sur les aspects économiques et financiers. Le pari est-il réussi ?

Par Laura Icart

« Nous sommes en train de perdre la bataille pour le climat. » C’est la première phrase prononcée par le président français Emmanuel Macron, devant un parterre de près de 127 chefs d’État et de gouvernement, lors de son One Planet Summit. Particulièrement représentés étaient les présidents africains et ceux des pays insulaires, principales victimes du réchauffement climatique et dont les discours alarmistes ne font que ressentir davantage l’urgence de prendre de mesures à la hauteur des enjeux.

« Faire d’une ambition politique, une réalité économique. » C’était bien tout l’enjeu de ce sommet voulu par Emmanuel Macron. Pays, entreprises, investisseurs, organisations philanthropiques et ONG, nombreux ont répondu présents. Tous ont dégainé au cours de cette journée annonces et mesures. Gaz d’aujourd’hui revient sur les principales.

Neutralité carbone

Trente-trois nouveaux acteurs (régions, entreprises, pays) ont rejoint une coalition sur la neutralité carbone initiée durant la COP23 à Bonn. La France et l’Allemagne font partie des quatorze nouveaux pays de cette coalition. Tous s’engagent à élaborer des stratégies à long terme dès 2018 pour mettre en place une trajectoire neutralité carbone à l’horizon 2050.

Un prix pour le carbone

La Californie et l’État de Washington, le Chili, la Colombie, le Mexique et le Costa Rica ainsi que plusieurs provinces canadiennes ont lancé une initiative pour développer leurs marchés du carbone, dans une plus grande coordination.

La fin des subventions aux énergies fossiles

C’est incontestablement l’annonce phare de ce sommet : la Banque mondiale cessera de financer les projets pétroliers et gaziers en amont à partir de 2019, a annoncé son président Jim Yong Kim. Un changement qui vise à aider les pays à respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. En 2016, ses financements dans le secteur pétrolier et gazier ont représenté environ 1,6 milliard de dollars, soit moins de 5 % des fonds accordés. Jim Yong Kim a également déclaré qu’il publierait davantage de données sur l’impact climatique de ses investissements, notamment dans des secteurs très émetteurs comme celui de l’énergie et qu’il tiendrait également compte d’un prix « interne » du carbone pour ses futurs investissements.

Promouvoir une mobilité propre

La mobilité propre est plus que jamais au cœur des préoccupations climatiques. Le trafic routier et maritime est en grande partie responsable de la pollution de l’air qui fait chaque année plusieurs millions de morts dans le monde. Theresa May, Première ministre britannique, a annoncé que le Royaume-Uni organisera un sommet mondial sur les véhicules « zéro émission » à l’automne 2018. Le One Planet Summit a également abordé la question du transport maritime. Trente-cinq États ont appelé le secteur du transport maritime à respecter l’accord de Paris. Les bateaux sont responsables d’environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre, soit l’équivalent des émissions d’un pays comme le Japon ou de l’ensemble des pays d’Amérique latine, indiquait une note du Conseil d’analyse économique en février 2017. De nombreuses mesures sont à l’étude concernant ce secteur. Parmi elles, les nouveaux carburants et notamment le GNL carburant qui pourrait être une alternative économique et environnementale plus que crédible face aux nouvelles directives de plus en plus strictes de l’UE et de l’Organisation maritime internationale.

9 milliards d’aide de l’UE pour la durabilité

L’Union européenne, par la voix de Maros Šefčovič, vice-président de la Commission européenne et président de l’Union de l’énergie, a annoncé qu’elle facilitera les investissements d’ici 2020 à hauteur de 9 milliards d’euros d’investissements privés sur trois nouveaux domaines jugés prioritaires pour le climat : les énergies propres, les villes durables et l’agriculture durable.

La fin du charbon chez Axa

L’assureur français Axa a annoncé qu’il refuserait désormais d’assurer les sociétés de sables bitumineux et les entreprises engagées dans la construction de centrales à charbon. Il entérine également son désengagement du charbon en mettant en vente 2,5 milliards d’euros d’investissements dans ce secteur.