Un plan climat ambitieux

Publié le 13/07/2017

4 min

Publié le 13/07/2017

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Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a présenté le 6 juillet le plan climat du gouvernement. Un programme ambitieux qui a l’objectif d’engager la France vers la neutralité carbone à l’horizon 2050 et qui se déploiera durant les cinq années à venir. Décryptage.

Par L.I.

La nouvelle feuille de route gouvernementale en matière de transition écologique, qui entend accélérer l’application de l’accord de Paris et fixer de nouveaux objectifs, a été construite autour de six thématiques allant de « l’amélioration du quotidien des Français » à « la fin des énergies fossiles ». Si derrière ces thématiques beaucoup de points restent à éclaircir, plusieurs annonces du ministre ne sont pas passées inaperçues et auront des répercussions à plus ou moins long terme sur le secteur gazier. Nicolas Hulot l’a dit et répété, il veut aller au-delà de l’objectif initial jusque-là prévu de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre. Le but affiché du plan climat est la neutralité carbone de notre pays à l’horizon 2050. Pour y parvenir, le ministre mis bien sûr sur les énergies renouvelables mais aussi sur la construction ou la rénovation de logements et sur l’essor d’une mobilité plus durable.

Dans un entretien accordé à Enerpresse, Jérôme Ferrier, président de l’Association française du gaz, se dit « globalement satisfait du plan climat ». S’il note de belles avancées, faisant échos aux « Dix propositions de l’industrie gazière  pour 2017 », publié par l’AFG en septembre 2016, ce plan marque clairement pour lui « la volonté du gouvernement de soutenir le développement du gaz naturel et du biogaz, particulièrement dans le secteur de la mobilité ». Il précise cependant que les industriels du gaz attendent d’avoir un chiffrage précis des mesures du plan et des conséquences économiques et sociales, notamment en termes de compétitivité pour définir les prochaines étapes.

Le secteur de la mobilité a le vent en poupe

Nicolas Hulot veut rendre la mobilité propre accessible à tous et développer l’innovation. Il a déclaré que le gouvernement soutiendra le développement des carburants alternatifs (électricité, gaz naturel-biogaz, hydrogène). Dans le cadre du plan d’investissements, un fonds pour la mobilité durable sera créé pour soutenir le développement des infrastructures de recharge et les initiatives innovantes. Enfin, l’acquisition de poids lourds roulant au gaz sera favorisée fiscalement. Assurément une bonne nouvelle pour la filière du gaz carburant qui a réagi par la voix de Gilles Durand, secrétaire général de l’AFGNV. « Nous nous réjouissons da la présence d’un axe mobilité dans le plan climat et de l’identification du gaz naturel et du biogaz comme étant partie intégrante des solutions retenues pour la transition écologique dans les transports. Ces mesures accompagneront les acteurs du transport routier dans la transition énergétique de leur activité ! »

Des mesures à destination des particuliers

Le ministre prévoit une enveloppe de 4 milliards d’euros pour lutter contre la précarité énergétique. Plus communément appelés « passoires thermiques », les bâtiments mal isolés et très énergétivores ont vocation à être éradiqués dans les dix ans à venir. Le gouvernement proposera dans les mois qui viennent à tous les ménages modestes, locataires ou propriétaires, de réaliser un diagnostic de leur habitat. Les solutions gaz de micro ou de mini cogénérations pourraient trouver une place de choix à l’heure de l’efficacité énergétique.

Nicolas Hulot qualifie lui-même de « révolution » cette annonce : la fin de la commercialisation des voitures roulant à l’essence ou au gazole en France d’ici 2040. « Nous souhaitons accélérer le développement des aides pour l’achat de voitures moins polluantes, pour les ménages les plus modestes », a déclaré le ministre, annonçant « une prime de transition pour remplacer un diesel datant d’avant 1997 ou essence d’avant 2001 par un véhicule plus propre neuf ou d’occasion ». En janvier 2018 seront lancés successivement la prime de remplacement des véhicules non éligibles à la vignette Crit’air et le dispositif d’aide à rénovation énergétique des passoires thermiques.

Vers une économie de plus en plus décarbonée

Le ministre a annoncé la fermeture des centrales à charbon en 2022. Il a ajouté que les Français seront « accompagnés pour produire et consommer leur propre électricité, en campagne comme dans les quartiers » sans donner plus de précisions. Le gouvernement entend développer les énergies en mer, la géothermie et la méthanisation. Enfin, Nicolas Hulot veut aussi « donner un prix à la pollution » en renforçant le prix de la tonne carbone, qui devrait dépasser les 100 euros. « On introduira ainsi un avantage compétitif à la production qui n’est pas carbonée », ce qui permettra de doper « massivement » l’économie verte et bleue.