Trains au GNL : vamos !

Publié le 06/04/2018

3 min

Publié le 06/04/2018

Temps de lecture : 3 min 3 min

C’est en janvier que la société ferroviaire espagnole Renfe a annoncé le début des tests pour le premier train européen de passagers fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL). À terme, le gouvernement ibérique espère pouvoir substituer le GNL au diesel et réduire l’impact carbone du réseau ferré ainsi que ses coûts d’exploitation. Décryptage.

 

Par L.I.

Coordonné par l’Institut Cerdà, ce projet pilote a été initié en novembre 2016 par Naturgy, Enagas  Bureau Veritas et la Renfe. Intégré au plan stratégique 2014-2020 sur les carburants alternatifs du gouvernement espagnol, il répond également aux ambitions de la directive européenne AFI et vise à évaluer les impacts économiques et environnementaux liés à l’utilisation du GNL dans le transport ferroviaire.

Pour la Renfe, ce projet constitue un enjeu de taille. L’opérateur public espagnol, qui enregistre plus de 32 % de locomotives fonctionnant au diesel, compte bien sur la réussite des tests pour faire du GNL le nouveau carburant de sa flotte. Une conversion somme toute très logique dans un pays où l’approvisionnement en GNL est facilité par les nombreux terminaux disponibles dans le pays.

Une première en Europe

Les premiers essais de traction en Europe d’un train alimenté au GNL ont commencé le 5 janvier en Espagne, pour une durée de quatre mois. Le ministre du Développement de l’Espagne, Íñigo de la Serna, et le ministre de l’Énergie, du tourisme et de la stratégie numérique, Álvaro Nadal, ont assisté au lancement de l’expérience.

Cette phase d’essais a pour objectif de tester la faisabilité de l’adaptation des véhicules ferroviaires à l’exploitation de moteurs et réservoirs GNL. Elle permettra aussi de mesurer l’impact technique, juridique, économique et environnemental de cette conversion sur le réseau ferroviaire espagnol et, à plus long terme, européen.

Des tests pour viabiliser le système

Les essais avec le moteur GNL ont été programmés dans un train automoteur du parc diesel Feve (2600) sur une distance d’environ 20 kilomètres entre la station Trubia et la station Baiña avec extension à Figaredo, dans la région des Asturies. Le moteur diesel de l’une des deux unités automobiles jumelées a été remplacé par un autre qui consomme du gaz naturel pour sa propulsion. Les différentes phases de circulation permettront de mettre en contraste les résultats obtenus, à la fois pour la technologie diesel et gaz, puisqu’une unité de traction est maintenue avec chaque type de carburant dans le même train. Chaque semaine, c’est un camion battant pavillon Molgas Energia qui transporte le GNL nécessaire au fonctionnement du train.

Les résultats de ces tests attendus à la fin du mois devront pouvoir mettre en exergue les exigences techniques du GNL, notamment en termes d’autonomie mais aussi le gain environnemental et l’impact sur les coûts de fonctionnement. S’il s’avère concluant, une deuxième phase de tests devrait être lancée par la Renfe, avec un moteur cette fois-ci 100 % GNL.

Ces tests sont sans conteste un nouveau pas franchi par l’Espagne. Fortement engagée dans l’intégration du gaz naturel dans les transports, le pays, qui possède d’importantes capacités d’approvisionnement en GNL, pourrait être le premier à proposer à ses usagers le train le plus vert d’Europe.