Relever le défi du plan climat

Publié le 05/01/2018

4 min

Publié le 05/01/2018

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L’Association française du gaz (AFG) a publié le 6 décembre 2017 les propositions de la filière française gazière pour relever le défi du plan climat voulu par le gouvernement. Elle a notamment exprimé sa volonté d’accélérer le développement de trois filières dites d’excellence : le biométhane, le GNV et le gaz naturel carburant marin et fluvial.

Par Laura Icart

Deux ans après l’accord de Paris, l’AFG s’est une nouvelle fois mobilisée à l’occasion de la sortie du plan climat pour faire entendre la voix de l’industrie gazière. « Nous considérons le plan climat comme une opportunité unique pour développer ces trois filières d’excellence : le gaz naturel véhicule, le gaz naturel liquéfié pour le transport maritime et fluvial et la production de biométhane. Celles-ci s’inscrivent dans une trajectoire de forte réduction des émissions de carbone en combinant économie d’énergie et production de gaz renouvelable » a déclaré à cette occasion Patrick Corbin, président de l’AFG.

Dans sa publication, l’AFG met en avant des solutions industrielles proposées par la filière gaz répondant aux principaux axes du plan climat et permettant également d’avancer vers les objectifs fixés par le gouvernement.

Développer le biométhane

Le biométhane apparaît aujourd’hui comme un nouvel outil attractif au service des territoires. La filière a le vent en poupe chez les gaziers mais aussi et surtout dans le monde agricole qui y voit une source de revenus supplémentaires. L’industrie gazière s’engage à développer massivement le gaz renouvelable, à accompagner les projets et à soutenir la filière agricole ainsi que les agriculteurs. Elle appelle à faciliter l’accès au financement, simplifier le cadre administratif et améliorer l’acceptation des projets. Le développement en sera amplifié par une évaluation systématique des gisements de déchets « méthanisables » et l’intégration du volet « gaz renouvelable » dans les dispositifs d’investissement. Si un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz en 2030 est déjà inscrit dans la loi sur la transition énergétique pour la croissante verte, la filière gazière travaille à la construction d’un plan permettant d’atteindre les 30 % en 2030.

En proposant des solutions de mobilité gaz aussi bien terrestres que maritimes, l’industrie gazière entend répondre à une problématique majeure ces dernières années : la diminution de la pollution de l’air.

Pérenniser l’usage du GNV

De mieux en mieux implanté sur le territoire, le gaz naturel pour véhicules (GNV) connaît un engouement de plus en plus fort chez les véhicules lourds. L’industrie gazière accompagne les implantions de stations et s’assure de la disponibilité du carburant. Elle demande à ce que soit garanti sur cinq ans l’écart fiscal entre le gaz et les carburants traditionnels, de permettre un sur-amortissement de 40 % pour les poids lourds et de ne pas soumettre les gaz renouvelables à la fiscalité carbone.

Dynamiser les ports français

Faire émerger une filière française du GNL carburant marin et fluvial est une nécessité pour l’industrie gazière qui demande que les investissements des parties prenantes soient facilités. « L’achat des navires, la construction d’infrastructures portuaires dédiées représentent un coût conséquent » souligne Alain Giacosa, directeur de la plateforme GNL carburant marin et fluvial, qui insiste sur la nécessité d’aider les fournisseurs et les distributeurs de GNL dans la première phase de leur projet afin de leur permettre d’être rentables par la suite.

En complément du développement de ces trois filières et « pour rendre irréversible l’accord de Paris », la filière gaz s’engage également à travers les propositions de l’AFG à « rendre compte de ses actions et à évaluer sa contribution à la baisse des émissions de carbone par la publication d’un scénario annuel » et souhaite aussi s’inscrire dans une dynamique de « réduction de son empreinte carbone d’ici 2030 de l’ordre de 40 % par rapport à 2016 ».