Production d’électricité : un levier pour la demande gazière?

Publié le 15/03/2017

4 min

Publié le 15/03/2017

Temps de lecture : 4 min 4 min

 

La part du gaz dans le mix énergétique primaire n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Les systèmes de production d’électricité centralisés et décentralisés au gaz sont de plus en plus privilégiés. Principalement utilisées pour pallier au manque de production dans certaines zones du monde ou pour accompagner la croissance des énergies renouvelables, ces technologies se sont implantées massivement dans les pays émergents pour couvrir les besoins les plus élémentaires mais sont aussi de plus en plus utilisées dans les pays industrialisés, où la lutte contre le réchauffement climatique s’est intensifiée ces dernières années. Cas concrets.

Par Laura Icart

Dans son dernier International Energy Outlook, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) expose ses prévisions d’évolution de la consommation énergétique dans le monde d’ici à 2040. Selon l’AIE, le gaz naturel devrait devenir la deuxième source d’énergie au monde devant le charbon à partir de 2030 et sa consommation devrait croître de près de 50 %. La production d’électricité apparaît comme le principal consommateur de gaz. À l’horizon 2040, le gaz et les énergies renouvelables pourraient contribuer à la production électrique mondiale dans les mêmes proportions entre 28 et 29 % du mix électrique.

Énergie fossile la moins polluante, complémentaire des énergies renouvelables, la conversion de centrales au gaz naturel est de plus en plus fréquente dans le monde. Portée par une prise de conscience planétaire, la Chine semble avoir enfin compris les enjeux environnementaux liés à sa production énergétique.

Un atout pour la transition énergétique

À Pékin, le charbon a été officiellement banni du mix électrique. Une décision plus que justifiée, tant la capitale chinoise a été frappée ces dernières années par des épisodes de pollution plus impressionnants les uns que les autres. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs régulièrement tiré la sonnette d’alerte. Elle semble avoir été entendue par la Chine puisque la capitale chinoise a fermé définitivement sa quatrième et dernière centrale à charbon, celle de Huangneng, qui a cessé sa production d’électricité le 19 mars dernier. Ce sont donc près de 20 millions de Pékinois qui devraient bénéficier désormais d’un air plus respirable. L’électricité de l’une des plus grandes mégalopoles au monde est désormais produite uniquement avec du gaz naturel. Si la Chine reste toujours l’un des plus grands consommateurs de charbon au monde, la promesse du Premier ministre chinois Li Keqiang « de rendre le ciel bleu aux Chinois », semble avoir été entendue à Pékin, première ville de Chine éclairée exclusivement au gaz naturel.

Ressource disponible abondamment, le gaz participe massivement au mix électrique dans certains pays gaziers d’Afrique de l’Ouest mais aussi à l’est, au Mozambique et en Tanzanie.

Un vecteur de développement énergétique

Plus de la moitié des capacités électriques en Afrique de l’Ouest proviennent de centrales à gaz, essentiellement situées au Nigéria. La production électrique à partir des centrales à gaz devrait continuer à croître dans le futur et accompagner le développement des énergies renouvelables dont la contribution au mix électrique régional devrait elle aussi augmenter. Dans la région de Maputo, au Mozambique, ce sont deux centrales à gaz qui ont été mises en service depuis trois ans et deux autres devraient bientôt voir le jour. Le nord du pays présente aussi un énorme potentiel, avec des ressources abondantes qui pourraient déboucher sur l’ouverture de centrales. En Afrique, l’usage du gaz représentait en 2012 plus de 32 % de l’électricité produite, un chiffre qui devrait s’accentuer sur un continent où la ressource gazière est abondante.

Dans un monde plus attentif aux dommages causés à l’environnement, la production d’électricité à partir de gaz naturel apparaît de plus en plus souvent comme l’une des alternatives les plus crédibles pour assurer la sécurité énergétique tout en accompagnant le développement des renouvelables.

 

Le saviez-vous ?
Si l’on remplaçait l’intégralité des centrales de génération électrique fonctionnant au charbon par du gaz, on éviterait chaque année l’émission de 5 milliards de tonnes de CO2. Soit environ 10 % du volume mondial.