Les smart gas grids ont le smile !

Publié le 07/01/2018

4 min

Publié le 07/01/2018

Temps de lecture : 4 min 4 min

 

De l’aveu de beaucoup de spécialistes, les smart grids (réseaux intelligents) joueront un rôle central dans la mise en œuvre des politiques énergétiques locales. Après les réseaux électriques, c’est désormais au tour des réseaux gaziers de faire leur révolution « smart » ! La première expérimentation du smart gas grid, baptisée West Grid Synergy et située sur le territoire breton et ligérien, vise à maximiser la production de gaz vert et à faciliter son intégration dans le réseau. Retour sur un projet phare préfigurant ce que pourraient être les réseaux de gaz naturel de demain.

Par Laura Icart

GRTgaz, GRDF, Soregies, Morbihan Énergies, le Sieml (syndicat intercommunal d’énergies du Maine-et-Loire), le Sydev (syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée) et les régions Bretagne et Pays de la Loire ont annoncé en juin dernier le lancement de deux démonstrateurs smart gas grid territoriaux articulés autour de l’intégration de projets biométhane dans le Morbihan et en Vendée.

Le choix des régions Bretagne et Pays de la Loire comme terre d’accueil des premiers démonstrateurs est tout sauf le fruit du hasard ! Le Morbihan compte quatre projets de biométhane sur trois communes. Quant à la Vendée et au Maine-et-Loire, ils culminent à plus d’une dizaine. Cette quinzaine de projets d’injection de biométhane pourraient déjà dépasser de 50 % les besoins estimés de consommation des distributions publiques locales sur certaines périodes de l’année.

Mieux gérer la production de gaz vert dans les territoires…

C’est une évidence : la méthanisation est de plus en plus en vogue dans notre pays, mais production et demande ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Preuve en est : l’essentiel du biométhane est produit en zone rurale, alors que la consommation est plus importante en zone urbaine. La mission de West Grid Synergy est donc d’être en mesure de réinjecter une partie de la production au niveau du réseau de transport et de favoriser ainsi l’insertion des énergies renouvelables sur son territoire. C’est à Pontivy (Morbihan) et à Pouzauges (Vendée) qu’ont été créées les deux installations dite de « rebours », à l’interface entre le réseau de distribution et le réseau transport, pour favoriser l’émergence d’un réseau bi-directionnel capable d’apporter une réponse locale à une situation énergétique locale. Elles permettront de tester des configurations de réseaux inédites en organisant la gestion des flux et le stockage du biométhane produit localement lorsque l’offre est supérieure à la demande. Elles serviront également de zones de test pour déployer des outils de pilotage « intelligents » du réseau gaz et l’intégration du numérique.

… et faciliter son essor

Ces installations de rebours, qui apporteront davantage de flexibilité, permettront un essor des projets de méthanisation dans les territoires puisqu’elles devraient toujours être en mesure d’offrir un débouché au biométhane produit et de le rediriger selon la demande. « Le biométhane doit être intégré à moindre coût pour les collectivités », souligne Romain Verles, coordinateur du projet West Grid Synergy chez GRTgaz. « Nous serons en mesure d’informer les acteurs de la capacité de production en fonction de la spécificité de leurs territoires. Nous pourrons interagir pour leur offrir un service flexible au plus près de leurs besoins. Les démonstrateurs rentreront en service dès 2018 ! »

D’après GRTgaz, « les dynamiques de ces deux projets vont permettre à divers industriels de bénéficier des atouts du gaz mais aussi à la mobilité gaz de se développer. Ainsi dans le Pays des Mauges (Maine-et-Loire), une trentaine de kilomètres de réseaux vont être créés pour accueillir la production de trois projets biométhane et permettre à un industriel de bénéficier du gaz naturel ».

Vous l’aurez donc compris, nos futurs réseaux gaziers sont en mutation. Ils seront dans un avenir proche capables à la fois de faire des prédictions et d’optimiser leur fonctionnement pour accueillir toujours plus de gaz renouvelable produit localement. Comme nous serons peut-être nous-mêmes amenés un jour à être autant producteur que consommateur d’énergie.