L’envolée verte : ça gaze en Bretagne !

La centrale de biogaz de Quimper affiche un objectif de production annuelle proche des 2 500 000 mètres cubes

Publié le 14/05/2017

3 min

Publié le 14/05/2017

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L’entreprise Vol-V Biomasse, filiale du groupe Vol-V, producteur français indépendant de gaz vert, a inauguré le 10 mars 2017 la plus grande unité de production de biométhane du Grand Ouest, à Quimper, dans le Finistère. Cette nouvelle usine pourra traiter jusqu’à 30 000 tonnes de déchets par an. Dans une région à forte dominante agricole, le potentiel du biométhane est important et offre de belles perspectives énergétiques et économiques à la Bretagne. Rencontre.

Par Laura Icart

Fondée en 2009, Vol-V Biomasse initie, développe, finance, construit et exploite des unités d’injection du biométhane dans le réseau de gaz français. Le choix de la Bretagne pour implanter sa première usine de méthanisation est tout sauf dû au hasard. « La Bretagne a toujours eu une approche très proactive dans le domaine des énergies renouvelables qu’elle considère comme une véritable opportunité pour combler sa très forte dépendance énergétique » nous explique Cédric de Saint-Jouan, président du groupe Vol-V et président du think tank France Biométhane.

Un potentiel « culturel »

En Bretagne peut-être plus qu’ailleurs, l’agriculture est religion et occupe une place prépondérante avec l’agro-industrie dans l’économie régionale. Le potentiel offert par le biométhane est de fait très important, parfaitement intégré dans une logique d’économie circulaire et dimensionnée à l’échelle d’un territoire. Quimper a semble-t-il sonné comme une évidence pour Vol-V qui a mis en avant durant l’inauguration les nombreux atouts offerts par ce territoire qui allie industriels du secteur agroalimentaire, éleveurs mais aussi la volonté de la commune de s’engager dans la transition énergétique, elle dont le système de transport collectif roule déjà au gaz.

Une valorisation locale

La centrale de biogaz de Quimper affiche un objectif de production annuelle proche des 2 500 000 mètres cubes, injectés dans le réseau de GRDF et destinés à une consommation locale. Cette production se partage de manière quasi égalitaire entre intrants agricoles, fournis par neuf éleveurs partenaires du projet et substrat fourni par les partenaires industriels locaux, essentiellement issus du secteur de l’agroalimentaire. Elle pourra représenter jusqu’à deux fois le besoin en carburant des bus de Quimper et sera équivalente à la consommation de gaz de 10 % de la population quimpéroise, soit 6 350 personnes. La centrale produira également un résidu, appelé « digestat ». Ainsi, précise Cédric de Saint-Jouan, « les agriculteurs ayant apporté leurs intrants pourront récupérer leur digestat et l’épandre sur leurs terres. Ils économiseront les coûts des engrais, auxquels se substitue le digestat, le coût du transport et celui de l’épandage », ajoutant que le digestat épandu contribue à l’amélioration de la qualité et de la fertilité des sols agricoles.

La valorisation du biométhane produit évitera l’émission de 4 222 tonnes de CO2

Si Vol-V Biomasse évalue, pour la centrale biogaz de Quimper, un retour sur investissement à dix ans, elle ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle a lancé fin 2016 la construction de deux autres centrales de méthanisation en Bretagne. La première, toujours dans le Finistère, sera implantée près des usines de poulet Doux et injectera son gaz dans le réseau haute pression de transport de gaz GRTgaz. La seconde en Ille-et-Vilaine valorisera du gaz en cogénération électricité et chaleur, gaz qui sera acheminé vers des serres agricoles de tomates.

Vol-V Biomasse développe plusieurs projets en France. Certains sont déjà en construction, d’autres en passe de le devenir. Rien d’étonnant pour cette société qui ambitionne de devenir le premier producteur de biométhane en France, avec un objectif de plus de 0,5 TWh en exploitation d’ici 2021.