La RATP roulera propre grâce au gaz

Marie-Claude Dupuis, directrice du département matériel roulant bus à la RATP

Publié le 15/12/2016

3 min

Publié le 15/12/2016

Temps de lecture : 3 min 3 min

La RATP a créé en 2014 le programme « Bus 2025 » dont l’objectif est de disposer à l’horizon 2025 d’un parc 100 % écologique, en cohérence avec les objectifs de réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre inscrits dans le plan de déplacement urbain d’Île-de-France. Un vaste chantier qui devrait permettre à la filière biogaz de tirer son épingle du jeu et de prendre racine sur le bitume francilien. Explications avec Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement de la RATP. 

Par L.I

Quelles sont les ambitions de la RATP en matière de GNV ? Et quelles sont les perspectives de développement ?

Dans le cadre du programme « Bus 2025 », la RATP a pour objectif le remplacement de sa flotte de 4 500 bus par 80 % de véhicules électriques et 20 % de bus fonctionnant au GNV. La maturité du marché du gaz nous permet de prévoir un équipement de 900 véhicules d’ici 2021. Pour la RATP, le déploiement commence par le site de Créteil (Val-de-Marne) qui accueille déjà des véhicules GNV depuis 1999. Depuis le 1ᵉʳ juin 2015, 140 bus sont alimentés en bioGNV. D’autres aménagements sont prévus pour pouvoir accueillir les premiers bus articulés fonctionnant au gaz naturel dès 2018, ce qui portera à 240 le nombre de bus fonctionnant au gaz au centre de Créteil. La RATP a lancé deux nouveaux appels d’offres pour l’acquisition de plusieurs centaines de bus au gaz standard et bus articulés avec une approche multifournisseurs.

« La maturité du marché du gaz nous permet de prévoir un équipement de 900 véhicules d’ici 2021. »

Quelles sont les principales contraintes pour le déploiement d’une flotte GNV à la RATP ?

Actuellement, des études de faisabilité sont en cours sur cinq sites (centres de Bussy, Massy, Nanterre, Neuilly-sur-Marne et Thiais) pour intégrer des bus au gaz : les dépôts au GNV doivent en effet respecter une réglementation spécifique avec notamment une autorisation d’exploitation avec une enquête publique au-delà d’un certain débit des compresseurs. 

 

Le projet « Bus 2025 » de la RATP intègre dans sa flotte des véhicules GNV. © RATP/Mauboussin

 

Le 20 mai 2015, quelques mois avant l’adoption de la loi de transition énergétique pour une croissance verte, un amendement a été voté à l’Assemblée nationale, obligeant tout opérateur en charge de transports publics à respecter un quota « d’au moins 50 % d’autobus et d’autocars à faibles émissions à compter de 2020 » lors du renouvellement de sa flotte. En 2025, ce seuil passerait à 100 %. Une mesure qui s’appliquera dès 2018 à la RATP qui a fait le choix de développer la filière biogaz et de miser en partie sur le GNV pour remplacer les 4 500 véhicules de son parc de bus actuel.
Si l’utilisation du GNV pour les bus standards à la RATP n’est pas une nouveauté, certains sont en service depuis 1999. La régie des transports parisiens qui a accueilli 1,1 milliard de passagers dans ses bus en 2014 est entrée avec son programme « Bus 2025 » dans une phase active de transition pour le remplacement de son parc à bus, ce qui l’amène également à repenser en profondeur son outil industriel (les centres bus) pour l’adapter. À terme, « Bus 2025 » permettra de diminuer de 50 % le bilan carbone de la RATP.