Haro sur le méthane !

La fuite de méthane en Californie a déclenché des mesures fédérales de protection de l'environnement © AFP EPA-MAXPPP

Publié le 12/08/2016

3 min

Publié le 12/08/2016

Temps de lecture : 3 min 3 min

Il y a un an, la Californie connaissait la plus grande fuite de méthane de son histoire. Pendant plusieurs mois, plus de 80 000 tonnes de méthane ont été libérées dans l’atmosphère, soit presque 7 millions de tonnes de CO2. Sur ce sujet, les enjeux sanitaires et environnementaux sont gigantesques. Suite à cette catastrophe, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a publié le 12 mai une série de mesures fédérales destinées à réglementer les émissions de méthane. Une première aux États-Unis.

Par L.I.

Dans le cadre du plan d’action climat du président Obama, l’administration américaine a pris un certain nombre de mesures pour lutter contre le changement climatique et protéger la santé publique. L’annonce par l’EPA de mesures visant à réduire entre 2012 et 2025 de 40 à 45 % les émissions de méthane (deuxième gaz à effet de serre le plus couramment émis aux États-Unis par les activités humaines, notamment par l’exploitation du pétrole et du gaz) est toujours atteignable. « Aujourd’hui, nous sommes sur la bonne voie pour trouver des moyens de bon sens pour réduire le méthane, un gaz à effet de serre alimentant le changement climatique et d’autres polluants nocifs du secteur du pétrole et du gaz », a déclaré l’administratrice de l’EPA Gina McCarthy.

Les événements de Californie ont permis de franchir une étape supplémentaire. Avec l’annonce de l’EPA début mai, on assiste à la mise en place progressive d’une nouvelle réglementation qui permettra de réduire la diffusion de méthane et de composés organiques volatils (COV).

Un ensemble de normes

Ces nouvelles normes s’appliqueront aussi bien aux nouvelles installations qu’à celles qui seront modernisées. Elles imposeront des limites d’émissions aux opérateurs qui devront mettre en place des mécanismes capables de capturer le méthane provenant des fuites. Les entreprises seront tenues de fournir à l’EPA les taux d’émissions enregistrés provenant de l’exploitation pétrolière et gazière. Elles devront également mener des actions d’observation, de détection et si nécessaire de réparation sur leurs puits tous les six mois. À noter que des actions similaires sur les stations de compression de gaz seront à effectuer tous les trimestres.

Des estimations optimistes

L’EPA estime que ces nouvelles normes permettront de réduire le volume d’émissions de méthane de 510 000 tonnes d’ici 2025, ce qui équivaut à 11 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone (CO2). Leur application coûterait au secteur près 530 millions de dollars d’ici 2025 mais l’agence américaine évalue les « avantages climatiques » à près de 690 millions de dollars en 2025, soit une économie conséquente.

 

Le saviez-vous ?
En janvier 2016, l’EPA avait lancé le programme « Défi méthane », dont l’objectif est d’inciter les compagnies pétrolières et gazières américaines à une série d’actions visant à réduire leurs émissions de méthane. Les premiers résultats seront dévoilés en décembre mais l’EPA constate déjà des progrès chez certains de ses partenaires.