Gaz B- gaz H : GRDF interviendra chez les clients pour adapter les appareils

Laurent Hubert, GRDF

Publié le 13/06/2017

3 min

Publié le 13/06/2017

Temps de lecture : 3 min 3 min

Avec la fin annoncée de l’exploitation du champ de gaz de Groningue, en Hollande, la France et particulièrement les Hauts-de-France doivent l’anticiper et prendre des mesures pour faire face à cette nouvelle donne. Gaz d’aujourd’hui a demandé à Laurent Hubert de l’éclairer sur le déroulé opérationnel du projet d’adaptation gaz B-gaz H dans les mois et les années à venir.

Par Laura Icart

 

Quelle est l’organisation prévue par GRDF dans les Hauts-de-France pendant la phase pilote du projet ?

Laurent Hubert : Le projet d’adaptation gaz B-gaz H est un projet transverse impliquant un grand nombre de métiers de GRDF. Les équipes de GRDF travaillent au niveau national comme au niveau régional en étroite coordination sur ce sujet. Plus concrètement nous sommes mandatés [par la loi du 24 février, NDLR] pour coordonner les opérations d’adaptation. Elles seront précédées d’un recensement des installations des clients afin de déterminer le type d’interventions nécessaires (bilan de l’existant, identification des besoins pour l’adaptation…). Nous menons actuellement une série de réflexions sur la procédure à mettre en place pour effectuer ces différentes opérations en concertation avec la filière du secteur (installateurs, sociétés de services après-vente,…) et des constructeurs de matériel thermique (chaudières, appareils gaziers…). Parallèlement à cela, nous finalisons un cahier des charges qui sera la base d’un appel d’offres pour le recrutement des prestataires chargés du recensement chez nos clients dans le secteur de Doullens. Quand le recensement aura été effectué, nous passerons à la phase d’adaptation chez les clients afin de réaliser les interventions nécessaires. Une fois le secteur de Doullens converti, nous poursuivrons l’expérimentation sur le secteur de Gravelines. Le démarrage d’un tel projet est très complexe à organiser mais une fois que la « machine » sera lancée, nous pourrons passer à un mode de déploiement « industriel ».

Quels types de travaux seront nécessaires à votre avis ?

Il y a deux types de travaux nécessaires. Les travaux qui devront être effectués sur le réseau et qui sont des travaux habituels pour GRDF. Et des travaux en aval compteur chez nos clients, principalement une adaptation de certains appareils. Tous les appareils ne sont pas concernés puisque la plupart, en particulier les gazinières et de nombreuses chaudières, ne nécessitent aucune intervention, une fois la pression du gaz baissée. En revanche il y a certains types de chaudières, dont la majorité des chaudières à condensation, pour lesquelles il y a des réglages à faire, voire des remplacements de pièces et dans de rares cas des remplacements d’appareils trop vétustes. Pour ce type d’interventions, nécessitant des compétences particulières, des installateurs professionnels du gaz seront formés puis mandatés par GRDF pour intervenir chez les clients concernés.

Avez-vous estimé les coûts de ces travaux pour GRDF ? Pour les clients finaux ?

La loi du 24 février 2017 prévoit que les travaux que GRDF devra effectuer ainsi que les interventions chez les clients en vue de l’adaptation des appareils, soient pris en charge par le tarif de distribution. Le financement du remplacement éventuel d’appareils est un point sur lequel le législateur n’a pas encore statué dans le texte de loi actuel. C’est une question complexe, toujours en cours d’instruction. La prise en charge des coûts de la conversion sera précisée par une délibération émise par la CRE suite à l’étude technique et économique qu’elle doit mener.

Clap de fin pour Groningue