En route pour la COP22

Hakima El Haite, la ministre de l'Environnement marocaine a pris part à de nombreux débat lors de la COP 22.
Hakima El Haite, la ministre de l'Environnement marocaine a pris part à de nombreux débat lors de la COP 22.

Publié le 31/10/2016

3 min

Publié le 31/10/2016

Temps de lecture : 3 min 3 min

La 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), prévue du 7 au 18 novembre prochain à Marrakech, permettra-t-elle de poursuivre la dynamique enclenchée à Paris ? Beaucoup d’observateurs semblent en tout cas le penser. Le dynamisme semble bien le mot clé de cette future COP, comme l’avait déjà confié à Gaz d’aujourd’hui Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l’Environnement et envoyée spéciale du Maroc pour la mobilisation de la COP22 : « Le dynamisme et l’engouement présents à Paris sont un exemple à suivre », disait-elle à l’issue de la COP21 en décembre dernier.

Comme à Paris, la COP22 ambitionne d’être une COP d’actions. Depuis plusieurs mois, Hakima el Haite, qui collabore activement avec les autorités françaises, parcourt la planète pour poursuivre la mise en œuvre de l’accord de Paris : la ratification des pays signataires, les engagements pris en matière de financement aussi bien du secteur public que privé et enfin le lancement d’une série de projets inscrits dans la feuille de route de la présidence marocaine de la COP22.

Une feuille de route ambitieuse

Il y a quelques semaines, en marge de la 71e Assemblée générale des Nations unies, Hakima el Haite et Laurence Tubiana, championne de haut niveau de la France pour le climat, ont lancé conjointement à New York une initiative mondiale pour l’investissement intitulée « Accélérer les partenariats en faveur de l’action pour l’adaptation : dialogue avec les fondations et les investisseurs d’impact » qui réunit un grand nombre d’investisseurs parmi les plus influents de la planète. La finance climatique et la mise en place de mécanismes de financements innovants, notamment au profit des populations les plus vulnérables, seront l’une des priorités des négociations de la COP22. Un sommet mondial d’actions dédié à la finance climatique est d’ailleurs prévu le 12 et 13 novembre. La ministre marocaine a également rappelé dans le cadre d’un forum organisé par l’OCDE, en septembre dernier à Paris et consacré au développement des villes africaines, l’importance de mettre en place des politiques durables et résilientes dans les villes du continent pour faire face aux effets du changement climatique. L’accès à l’énergie, l’agriculture et l’éducation seront également des sujets largement abordés tout au long de cette COP.

Un dernier passage de témoin

Si l’accord de Paris a été adopté à l’unanimité lors de la COP21 en décembre dernier en France, pour devenir applicable le traité devait être ratifié par cinquante-cinq pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Après les ratifications de la Chine et des États-Unis à l’issue du sommet du G20 à Hangzhou, en septembre et celle de l’Inde (environ 4,1 % des émissions) le 2 octobre, jour de la naissance du Mahatma Gandhi, c’est bien la ratification de l’Union européenne le 4 octobre qui a permis d’atteindre le pourcentage fatidique. Sous l’impulsion de Ségolène Royal, présidente française de la COP21, l’Union a accéléré le processus de ratification lors d’un Conseil des ministres extraordinaire qui lui a permis la ratification du traité sans attendre que chacun des Vingt-Huit l’ait ratifié dans son propre pays. Si cette procédure n’a pas été vue d’un très bon œil par certains pays membres, l’UE pourra participer aux décisions prises à Marrakech. Ségolène Royal s’est dite résolument optimiste et espère une entrée en vigueur du traité avant la COP22, achevant ainsi le succès français des négociations sur le climat. Les yeux du monde sont désormais tournés vers la Ville rouge.