Cuisiner et vivre !

23 Apr 2001, Kenya --- Woman Cooking Over Propane Tank --- Image by © Patrice Latron/Corbis

Publié le 10/01/2016

3 min

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Temps de lecture : 3 min 3 min

En Afrique, la pauvreté énergétique est également liée à l’absence d’infrastructures telles que les réseaux de distribution de l’électricité ou de gaz naturel, notamment dans les zones rurales isolées et les bidonvilles qui se développent rapidement. À ce titre, le GPL constitue une première alternative moderne aux combustibles solides utilisés traditionnellement pour la cuisson.

Par Laura Icart

Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le bois et le charbon de bois sont, à l’heure actuelle, les sources les plus utilisées d’énergie à usage domestique. Cependant, l’usage intensif de la biomasse cause de graves dommages sur la santé et sur l’environnement.

Une urgence sanitaire et environnementale

La pollution de l’air à l’intérieur des habitations due à l’utilisation de combustibles solides pour cuire les aliments fait des centaines de milliers de morts chaque année en Afrique. C’est un facteur de risque important de pneumonie chez les enfants et de maladies respiratoires chroniques chez les adultes : elle est même à l’origine de plus des deux tiers des décès qu’entraînent ces pathologies en Afrique subsaharienne. L’utilisation massive de combustibles solides entraîne en outre une déforestation importante, dans le bassin du Congo notamment.

Le GPL : une alternative crédible

Le GPL semble une alternative particulièrement intéressante pour remplacer ces combustibles solides. Moins polluant, efficace, facile à transporter et à distribuer, il présente des avantages pratiques non négligeables dans des zones rurales et auprès des populations isolées. Il contribue à une meilleure qualité de vie et permet aux femmes et aux enfants de consacrer moins de temps à la récupération du combustible, favorisant ainsi la poursuite d’études ou d’activités économiquement profitables à la communauté. En outre, l’Afrique produit beaucoup de GPL : la création de marchés et de chaînes d’approvisionnement viables permettraient de développer son usage= et d’en limiter le coût, encore élevé.

Beaucoup d’initiatives en matière d’énergie domestiques ont vu le jour ces dernières décennies. Conjointement avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), la World LPG Association propose des solutions adaptées aux besoins des populations. En 2008, ils ont lancé le projet « LPG Rural Challenge », qui a pour but de promouvoir et de favoriser l’accès au GPL et d’identifier les facteurs pour développer un marché rural. Les retours d’expériences du programme ont permis une meilleure vision pour développer le marché GPL sur le long terme. Ils soulignent la nécessité pour les pouvoirs publics de mettre en place une réglementation et des politiques structurantes, de sensibiliser les utilisateurs aux avantages de cuisiner au GPL mais également à ses dangers (risque explosif), d’accorder également des subventions ponctuelles pour inciter les foyers à s’équiper avec des cuisinières à gaz.

Cuisiner pour la vie

La WLPGA a par ailleurs lancé en septembre 2012 la campagne « Cooking for the life » (cuisiner pour la vie). Elle vise à encourager l’utilisation du GPL dans les pays affectés par la pollution de l’air intérieur et permettre ainsi à un milliard de personnes de s’équiper d’une cuisine au GPL d’ici 2030 (pourcentage en Afrique ?). L’opération bénéficie du soutien des gouvernements, des organismes de santé publique, des industries de l’énergie et des ONG. (un exemple concret ?) Ces deux programmes devraient permettre de promouvoir et de développer le marché du GPL en Afrique. Même s’il reste un marché de niche, le propane a des perspectives de développement intéressantes. Dans une étude parue en octobre 2015, la société de conseil Citac qui travaille particulièrement sur le marché de l’énergie du continent prévoit le passage de la consommation annuelle de GPL par habitant en Afrique subsaharienne de 2,8 kg actuellement à 4 kg en 2030.