Assurer notre sécurité énergétique

Cheminée de bypass et chaudière.

Publié le 14/04/2017

4 min

Publié le 14/04/2017

Temps de lecture : 4 min 4 min

 

Longtemps gaz et électricité ont été mis en concurrence. Longtemps les gaziers ont répété l’importance de ne pas opposer les énergies les unes aux autres mais de raisonner toutes énergies confondues en voyant ce que chacune apporte au système. L’hiver écoulé en a été la parfaite illustration. Épisodes de froid à répétition et tensions sur le réseau électrique ont mis en évidence l’importance du gaz dans sa capacité à produire de l’électricité et à participer ainsi à la sécurité énergétique dans notre pays. Décryptage.

Par Laura Icart

L’hiver 2016-2017 restera sans doute dans les mémoires des gaziers. Bien qu’il ne fut pas extrêmement froid, il fut source de grandes tensions sur le réseau électrique. Celles-ci ont démontré le rôle prépondérant joué par le système gaz dans la sécurité et la continuité de l’alimentation énergétique de la France.  Un système gaz1qui cet hiver a produit 33 TWh d’électricité : un véritable record permettant, d’une part, de contribuer à la production électrique pour faire face aux besoins en période de forte demande et, d’autre part, d’alimenter des systèmes de chauffage au gaz qui par nature n’accentuent pas la demande électrique à la pointe. La production d’électricité à partir de gaz a doublé et permet également de diminuer de 50 % les émissions de CO2 par rapport au charbon et de 25 % par rapport au fuel.

Le boom des CCCG

Longtemps décriées, mises à l’arrêt ou partiellement utilisées, les centrales à cycle combiné gaz (CCCG) ont cet hiver fait un retour en force dans la paysage énergétique français puisque toutes les centrales ont été sollicitées. Leurs consommations de gaz pour la production électrique a plus que doublé. Une situation loin d’être étonnante puisque de novembre à février, la France a consommé 48 TWh de plus que l’année dernière à cette même période, contre 21 TWh en 2015 et 8 TWh  en 2014. De nouvelles possibilités s’ouvrent-elles pour cet outil de pointe dans notre pays ? Qu’en est-il chez nos voisins européens ? Notre dossier avance des éléments de réponses.

Quel avenir pour la cogénération ?

Les cogénérations au gaz sont abondantes sur notre territoire, elles participent au même titre que les CCCG à l’équilibre du réseau mais leur avenir réglementaire reste incertain. La fin de subventions pourrait faire bien du mal à une filière qui cherche encore ses marques. Cet hiver particulier a également illustré le rôle important des solutions de chauffage au gaz pour réduire la sensibilité au climat du système électrique et ainsi participer à son équilibre en période hivernale. Il est vrai que le secteur de la micro génération gaz, particulièrement sur le marché domestique, est en pleine expansion. La mise sur le marché de technologies de plus en plus performantes, comme la pile à combustible gaz, laisse présager de belles opportunités pour les années à venir.

Le power to gas

Les projets de power to gas sont les symboles par excellence d’une synergie en devenir, celle du gaz et de l’électricité. L’annonce récente de la collaboration entre GRTgaz et RTE avec une série d’actions concrètes pour développer cette synergie, notamment à travers l’entrée de RTE dans le projet de démonstrateur Jupiter 1000, préfigure une nouvelle dimension dans les rapports gaz et électricité.

L’électricité et le gaz ont de plus en plus de choses à se dire, de projets à nouer, d’actions à mener. Les projets power to gas l’illustrent, tout comme la forte sollicitation des centrales à gaz et l’appui de la cogénération lors des pointes de consommation cet hiver, qui ont sans nul doute redistribué les cartes et mis en lumière l’intérêt de créer des synergies gaz et électricité. Des énergies qui avant d’être concurrentes sont avant tout complémentaires en France et dans le monde

1 CCCG + cogénération + turbine à combustion.