Afrique : Le défi de l’avenir

@laureline Rogerieux -Paysans d'avenir

Publié le 03/01/2016

3 min

Publié le 03/01/2016

Temps de lecture : 3 min 3 min

L’énergie permet de répondre aux besoins les plus essentiels de l’homme : cuire les aliments, s’éclairer, se chauffer… Elle est à la base de toutes les activités économiques. Les services énergétiques jouent un rôle indispensable dans le développement du continent africain, c’est vrai aujourd’hui, ça le sera encore plus dans l’avenir. Le potentiel existe, le défi est de taille. L’Afrique de demain sera avant tout un continent maître de son énergie.

Par Laura Icart

[ARCHIVE]- 3 janvier 2016.

Presqu’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité ou à des sources d’énergie modernes. Parmi elle, 50 % vit sur le continent africain. Ce continent divers, aux possibilités de développement considérables, est à un carrefour de son histoire. En 2050, un quart de la population mondiale vivra sur le sol africain et, dans sa très grande majorité, dans les zones urbaines. Cette croissance démographique, couplée à l’amélioration du niveau de vie, aboutiront à des besoins en énergie toujours plus importants.

Un potentiel énergétique vaste et hétérogène

L’Afrique est riche en ressources naturelles, particulièrement en gaz, en pétrole et en charbon. Elle a des possibilités importantes pour développer les énergies renouvelables, notamment le solaire avec les pays sahéliens ou l’hydraulique en Afrique centrale – avec par exemple le projet pharaonique « Inga » sur le fleuve Congo – et de l’Est.

Si l’on trouve des ressources dans pratiquement toutes les parties de l’Afrique, elles sont diversement exploitées. Distinguons ainsi les grands producteurs de gaz, actuellement concentrés en Afrique du Nord ; les grands producteurs de pétrole, disséminés en Afrique de l’Ouest, centrale et australe ; et enfin l’Afrique du Sud, qui s’appuie en grande partie sur le charbon. Rien ne saurait être figé dans les décennies à venir puisque qu’au Mozambique et en Tanzanie, les différentes découvertes géantes de gaz feront de l’océan Indien, et en particulier du canal du Mozambique (entre Madagascar et la côte africaine), un pôle gazier de classe mondiale – même si le développement des infrastructures gazières nécessite des investissements colossaux.

Offrir un accès à l’énergie pour tous

La Banque africaine de développement (BAD) a placé la question de l’énergie au premier rang de son programme de développement. En effet, la situation énergétique du continent demeure un paradoxe : l’Afrique produit beaucoup d’énergie (environ 10 % du pétrole mondial par exemple) mais en consomme très peu, en grande partie parce que près de 60 % de la population n’a pas accès à l’énergie commerciale et doit se contenter du bois. En Afrique subsaharienne, 37 pays ont moins de la moitié de leur territoire électrifié. Une grande disparité existe entre les pays mais aussi entre le monde urbain et le monde rural où les infrastructures de distribution sont presque inexistantes. Rendre accessible l’énergie au plus grand nombre demeure l’un des défis majeurs du continent dans les prochaines décennies.

De nombreux projets lancés

De nombreux programmes existent pour aider le continent à se développer et à améliorer son efficacité énergétique. Ils se concentrent aussi bien dans les usages domestiques (GPL notamment) avec la cuisson et le chauffage (ou la climatisation), qu’industriels (cogénération, biogaz…).

L’enjeu énergétique est donc d’une importance capitale pour le développement du continent africain. L’énergie gaz sous ses multiples formes et usages a toute sa place pour faire partie d’une offre énergétique satisfaisante pour un continent qui a la possibilité de choisir son mode de transition énergétique : il peut moderniser son secteur de l’énergie en s’appuyant sur une énergie abondante et moins polluante que le charbon ou le pétrole.