GRDF : à l’heure du bilan

©Arnaud CAILLOU - L'Oeil Témoin - bonjour@loeil-temoin.com

Publié le 05/03/2018

4 min

Publié le 05/03/2018

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Le principal opérateur de distribution de gaz français GRDF a présenté, le 22 mars, par la voix de son directeur général Édouard Sauvage, le bilan de l’année écoulée, mais aussi les perspectives de GRDF pour 2018. Avec un seul mot d’ordre : le verdissement du gaz. Rencontre.

Par Laura Icart

« Le gaz est la solution idéale pour améliorer la qualité de l’air et pour améliorer la vie de nos concitoyens » a déclaré Édouard Sauvage lors de la présentation des résultats financiers, donnant d’entrée la tonalité du message de GRDF : le verdissement du gaz et le rôle de premier plan qu’il doit jouer dans la réussite de la transition énergétique sur nos territoires.

Des résultats stables

Si le chiffre d’affaires de GRDF (3 652 millions d’euros) a peu évolué par rapport à 2016 (- 1,6 %), le résultat net en revanche a été divisé de moitié : 150 millions d’euros contre 302 millions en 2016. Une baisse qui s’explique notamment par un effet fiscal imposé par la loi de finance rectificative de 2017. Les investissements (en progression de 12,6 %) avoisinent les 858 millions d’euros qui ont été consacrés au développement, au renouvellement et à la sécurité du réseau. Incontestablement lié à cette hausse d’investissements, le compteur communicant Gazpar (voir Gaz d’aujourd’hui 3-2017) qui, après plusieurs années d’expérimentation, a commencé son déploiement (600 000 au 31 décembre 2017) et permettra à terme (2023) aux presque 11 millions de clients GRDF d’avoir accès à leurs données de consommation. 2017 fut aussi une année record pour GRDF qui a enregistré plus de 22 000 clients supplémentaires raccordés à son réseau après les 16 500 clients déjà enregistrés l’année dernière. De bons augures pour le distributeur qui espère que cette dynamique va encore s’amplifier dans les années à venir.

Cap sur 2018

C’est donc fort d’un résultat que GRDF juge « conforme à ses attentes » que le distributeur de gaz se tourne vers 2018 avec en ligne de mire le développement de la filière méthanisation et l’essor de la mobilité gaz.

Toujours plus de biométhane dans les réseaux…

Sur les 48 sites d’injection de biométhane en France – qui ont d’ailleurs permis l’évitement de près de 76 400 tonnes de gaz à effet de serre en 2017 -, 41 sont exploités par GRDF. Ils étaient 26 en 2016. Ils seront très probablement 73 à la fin de cette année. Si la loi de transition énergétique pour une croissance verte a fixé à 10 % la part du gaz renouvelable dans le mix énergétique français en 2030, GRDF, comme l’ensemble des principaux acteurs du secteur gazier, souhaite porter cette ambition à 30 %. Une ambition « qui n’en est pas une », selon Édouard Sauvage, persuadé que ce chiffre est parfaitement atteignable si les pouvoirs publics mettent en place des mesures suffisamment incitatives pour un développement à plus grande échelle. Convaincu que le biométhane offre « une énergie renouvelable et compétitive pour se chauffer, cuisiner et se déplacer », le directeur de GRDF pense qu’en 2030, il pourra représenter un quart des investissements du distributeur.

… et des poids lourds qui roulent au GNV

« Aujourd’hui, plus d’un poids lourd sur deux vendus en Europe roulant au gaz est vendu sur notre territoire. La France est le marché le plus actif sur ce segment ! » a souligné Édouard Sauvage qui a précisé que « plus de 16 000 véhicules roulent déjà au gaz ». Si la France compte désormais 78 stations publiques, elles devraient se chiffrer à 250 à l’horizon 2020 et permettre selon GRDF de démontrer le GNV et le bioGNV sont « des solutions complémentaires et économiquement viables dans le cadre d’une mobilité diversifiée », présentant en outre de sérieux atouts pour la lutte que livrent actuellement les métropoles mondiales contre la pollution de l’air.